Des plaques minéralogiques, on en voit beaucoup chez nous. Il en est ainsi dans tous les pays, à travers le monde. On sait que ces plaques permettent à l’Etat d’identifier et de répertorier le parc automobile en circulation. Ce qui, de prime abord, lui apporte les informations fiables et essentielles dont il a besoin, en termes de statistiques. Celles-ci à leur tour permettent de déterminer ce qu’il faut exactement importer pour couvrir les besoins en carburant, lubrifiants et pièces de rechange, pour garantir le roulage de l’ensemble de ces véhicules. Ces données sont aussi une source d’approvisionnement pour le budget national. C’est le cas avec les frais engrangés aux titres de l’immatriculation des véhicules, du renouvellement des cartes grises, du changement de zone ou de mode d’exploitation, des autorisations de transport, du recouvrement de la TUV, etc. Un autre avantage de cette immatriculation est l’opportunité qu’elle offre pour une meilleure planification des objectifs de développement. Parmi ceux-ci, on peut citer la construction de nouvelles routes et l’entretien de celles qui existent déjà.
Mais, focalisons-nous plutôt sur un objectif éloquent et salutaire que cette opération d’immatriculation va certainement permettre d’atteindre. C’est l’assainissement total du secteur. Il n’y a pas encore longtemps, les faussaires pullulaient de partout dans l’environnement immédiat de l’automobile et de son immatriculation. Leurs pratiques nocives, contraires aux règles requises, ont littéralement phagocyté le système de gestion obsolète et corrompu de l’époque, pour le gangréner totalement. Cette situation de déliquescence avérée a contribué, de par sa durée et ses ramifications, à favoriser l’état de ‘’pollution’’ avancée qui l’a longtemps caractérisé. Tant et si bien que même les autorités en charge du secteur ont perdu, à un certain moment, le parfait contrôle ou la bonne lecture de la situation.
Pour pallier ce handicap majeur, notre pays a entrepris, depuis une année déjà, d’assainir le secteur. L’opérateur retenu pour la mise en œuvre de ce vaste chantier est déjà actif sur le terrain. Après concertation avec la faîtière des transporteurs, le département des transports a accordé un moratoire (le dernier, souligne-t-on) aux propriétaires d’engins de tous genres pour qu’ils se mettent en règle, conformément aux dispositions édictées en la matière.
En attendant, dans les centres urbains comme en rase campagne, on voit de multiples plaques minéralogiques sur les véhicules en circulation. Moins les nouvelles immatriculations qui s’imposent peu à peu au regard, nous avons celles anciennes, encore actuelles, de fond rouge pour l’usage personnel (utilitaire) et de fond noir pour l’exploitation à titre onéreux (taxi) ; le fond vert pour l’Etat (VA) et l’assemblée nationale (AN) ; le fond jaune pour le corps diplomatique et consulaire et les institutions internationales ; le fond bleu pour les immatriculations temporaires (IT) et un autre fond noir pour les forces de défense et de sécurité (AG, GN, PN).
Il en est ainsi depuis longtemps déjà et tout le monde s’y adapte ou presque… Jusqu’au moment où certains usagers détenteurs de moto ou de voiture se sont mis à inventer de nouveaux genres de plaques. Comment va-t-on appeler ces trouvailles : personnalisées ? Fantaisistes ? Certains lecteurs penchent pour la première hypothèse. Selon eux, cette pratique est le fait d’usagers qui ont séjourné dans des pays où les plaques dites personnalisées existent. Même si c’est le cas, nous pensons qu’une fois de retour chez eux et conscients que cela n’est pas permis ici, ils se doivent d’adopter la réglementation en vigueur et éviter de mimer les autres. N’est-ce pas qu’on ne peut pas tout importer chez soi ?
Cela dit, nous éviterons de citer tous les mots portés sur les plaques, à l’arrière de ces engins (autos et motos). Ils sont nombreux et nous ne relayons pas la pub gratuite qu’on peut y lire ou les termes, à la limite du désobligeant ou du discourtois qui y sont marqués.
Il y a aussi, le fait d’affubler son engin, les motos surtout, d’une étiquette ou d’une appartenance usurpée. On voit des plaques bordées des couleurs nationales avec les sigles GN ou PN, comme pour donner à croire que l’engin qu’on conduit appartient au service désigné, alors qu’il n’en est rien. On veut faire passer un bien personnel dans le portefeuille d’une institution nationale. Et qu’advient-il en pareil cas, lorsqu’on se comporte mal dans la circulation ou si l’on commet un accident avec délit de fuite ? Dans ce cas de figure, le témoin profane implique toujours l’Etat. A tort, bien entendu !
Gageons que cette opération d’assainissement total de l’immatriculation du parc automobile national se poursuive et atteigne l’ensemble des objectifs attendus. Pour le grand bien de notre pays !