Un collectif d’avocats dont l’ancien ministre de la Sécurité, Me Abdoul Kabélé Camara, a dénoncé ce jeudi 9 mai au cours d’une conférence de presse, « l’interpellation des personnes de manière illégale » en Guinée. Les cas de l’homme d’affaires Mamadou Alimou Barry et de l’opposant au troisième mandat Mamadi Kaback Bangoura ont été au centre de cette conférence de presse.
Me Abdoul Kabélé Camara qualifie la situation d’« extrêmement grave ». « Alors que le peuple de Guinée devrait être conduit vers l’Etat de droit, nous nous replongeons dans des situations de séquestration arbitraire », déplore-t-il. L’avocat et ancien ministre estime inadmissible que Mamadou Alimou Barry soit « séquestré » pendant trois semaines sans être présenté devant le juge d’instruction et sans être assisté par un avocat.
« J’en appelle à l’intervention de l’autorité publique et du gouvernement. Mamadou Alimou Barry n’est pas en dehors du cadre légal guinéen. S’il a fait quelque chose, qu’on le traduise alors devant une juridiction. Mais on ne doit pas le séquestrer », a lancé Me Abdoul Kabélé Camara. Et de poursuivre : « sa vie est entre les mains du ministre de la Justice, du Procureur général et du gouvernement ».
Sur le cas de Mamady Kaback Bangoura, le militant du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC) disparu depuis la dernière manifestation anti-troisième mandat à Kindia, Abdoul Kabélè Camara parle également d’agissement anticonstitutionnel de la part du gouvernement. « C’est de la violation manifeste des libertés fondamentales dans le pays… S’il est arrêté, il doit être conduit devant les autorités judiciaires. On ne doit pas le garder longtemps au point d’être considéré comme disparu », a regretté l’avocat, qui a aussi appelé à une intervention rapide des autorités pour mettre fin à de telles pratiques.