Depuis sept mois, l’avion présidentiel a disparu du tarmac de l’aéroport international Ahmed Sekou Touré pour un voyage sans retour, selon des sources aéroportuaires. L’aviation civile guinéenne et plusieurs personnes à la Présidence de la République guinéenne ne semblent pas connaître le sort du jet présidentiel. Le deal entre le Palais Présidentiel et le “généreux” donateur a-t-il été annulé ou l’avion est parti en révision? C’est l’omerta total.
Nos recherches ont permis de localiser « notre » avion en stationnement en ce moment aux Îles Canaries.
Pourtant, la Guinée avait réceptionné le mardi 20 décembre 2022 un avion de type présidentiel en présence du Colonel Mamadi Doumbouya.
L’appareil avait été présenté par la Cellule de Communication de la Présidence de la République comme devant faciliter le déplacement des officiels, mais aussi et surtout marquer le retour de la Guinée dans le trafic aérien « signe de respectabilité du pays à l’échelle internationale ».
Avec tout le tollé soulevé sur la provenance de cet aéronef, le ministre du Budget avait répondu devant les membres du Conseil National de Transition, parlement de la transition que l’avion « est une mise à disposition. »
« Nous avons un pays qui souhaite investir en Guinée dans les domaines des mines, de l’énergie et autres. En gage de bonne foi, il souhaite mettre à notre disposition une flotte de trois avions. L’Etat guinéen a dit d’accord mais néanmoins nous allons payer un centime et on va écrire. Puisque nous ne voulons pas après qu’on nous dicte des conditions. Ce n’est ni un achat, ni un prêt, ni un don. On était dans ça, lorsque le partenaire a envoyé l’appareil à Conakry et nous a dit que vous pouvez préparer votre équipe à se familiariser en attendant la conclusion des discussions », avait dit le ministre.
C’est un homme d’affaires indien nommé Naveen Jindal, le PDG de Jindal Power, qui avait mis l’avion à la disposition de la Guinée, selon Jeune Afrique. Il aurait été présenté aux autorités guinéennes par Ashok Vaswani, un richissime homme d’affaires indien, patron du groupe multi-industriel Topaz.
Selon nos enquêtes, l’avion a été immatriculé au Mozambique par la compagnie brésilienne Vale qui y exploitait le charbon. Mais Vale s’est retiré et a vendu la mine à l’Indien Naveen Jindal.
La malediction des avions présidentiels!
L’acquisition d’avion ou la réalisation d’une compagnie aérienne nationale semblent être des chimères en Guinée.
Avant Mamadi Doumbouya, le Président Alpha Condé avait pompeusement lancé le 25 février 2017 une compagnie aérienne appelée Guinea Airlines. Mais la vie de cette compagnie aérienne s’était limitée à la durée de sa cérémonie de lancement.
Décidément, la Guinée est toujours à la recherche de son nouvel aéronef, 21 ans après la disparition d’Air Guinée et 19 ans après la banqueroute d’Air Guinée Express.