L’ethno-stratégie, l’impunité, le clientélisme le népotisme, la corruption, etc., toujours érigés en système de gouvernance en Guinée pour permettre au président de la république d’enraciner son pouvoir au détriment de toute orthodoxie en matière de gestion saine, efficace et efficiente des affaires publiques, continuent à avoir le vent en poupe dans notre pays. A cet égard, votre quotidien électronique Guinéenews© a appris que la vérification des établissements publics à caractère administratif (EPA) et les établissements publics à caractère industriel et commercial (EPIC) qui a abouti à la condamnation de certains cadres indélicats et fossoyeurs des biens publics, vient d’être bloquée par les caciques du parti au pouvoir le RPG-Arc-en-ciel sous l’œil impuissant d’Alpha Condé. Ceux-ci, généralement mal gérés, brassent des milliards de nos francs annuellement sans aucun résultat tangible sur le terrain et sans compte rendu, leurs dirigeants les ayant transformés en biens personnels ou en une vache laitière pour des fins de propagande politique.
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En effet, quelques jours après la condamnation des anciens hauts cadres de l’office guinéen des chargeurs (OGC), ceux de l’office guinéen de publicité (OGP) et de la loterie nationale de Guinée (LONAGUI), l’opinion a cru que c’était un règlement de compte. Ceci ayant été battu en brèche par l’annonce faite par le Premier ministre concernant les prochains EPIC et EPA, certains barons du RPG-arc-en-ciel et hauts cadres de la présidence conscients que ce sont leurs poulains qui gèrent de façon opaque ces entreprises ont accouru pour convaincre le président afin de bloquer cette action salvatrice de lutte contre les bandits à col blanc qui ne doivent avoir pour destination que la prison.
Rappelons qu’au lendemain de sa nomination à la tête de la Primature, le premier ministre Kassory Fofana en commun accord avec le président Alpha Condé, a inscrit dans ses priorités la lutte contre la corruption et le détournement des deniers publics. « C’est dans ce cadre que les DG (directeurs généraux) de l’OGC et de l’OGP ainsi que leurs complices ont été épinglés par le vérificateur général Aliou Diallo puis mis à la disposition de l’agent judiciaire de l’Etat, ce qui a abouti à leur jugement et à leur condamnation à la grande satisfaction du public. Le cas du DG de la LONAGUI, Cherif Haidara, un proche du président de la République est en phase d’instruction et va sans doute aboutir à une condamnation sauf intrusion des mêmes caciques qui se croient au-dessus des lois du pays. D’autres avis sur les cadres du parti présidentiel estiment, qu’en poursuivant les vérifications pour la plupart des cadres indélicats officiant les régies financières étatiques étant issus du RPG se retrouveraient tous en prison. Ce qui constituerait une honte et une pilule difficile à avaler pour les caciques. D’où la réticence de Monsieur le président de la République », a déclaré un haut cadre de l’Etat qui a strictement requis l’anonymat.
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« Le bureau du vérificateur général est rattaché à la présidence de la République et le bureau politique national du parti, poursuit-il, considérés généralement comme étant les nids des parrains de ces DG, qui reçoivent des pépètes de la part de ces agents corrompus de l’Etat. Il a été clairement notifié à Aliou Diallo de se référer à son hiérarchie avant d’entamer une autre vérification de ces établissements publics. Donc, c’est le président de la République lui-même qui a bloqué la poursuite de ces vérifications suite aux manœuvres de ces manipulateurs, sinon, aujourd’hui, on serait à la troisième étape de ce processus. »
Au bureau du vérificateur général, on se cache derrière le secret professionnel pour garder le silence. Et au cabinet du Premier ministre, personne n’a voulu commenter cette information vu la sensibilité du dossier. Par contre, un membre du bureau politique du parti au pouvoir (RPG-arc-en-ciel) estime que le président ne se mêle pas de ces genres de dossiers. Or, après le travail du bureau du vérificateur le rapport d’inspection ou de vérification générale est toujours soumis à l’appréciation du président de la républiqbue pour avis avant transmission à l’agent judiciaire de l’Etat. Alors, pourquoi le blocage, s’interroge-t-on.
Les partenaires techniques et financiers qui accompagnent la Guinée, constatant que ces établissements publics étaient très mal gérés (n’ayant, pour la plupart, aucun rapport d’activités annuel sur l’exécution de leurs budgets), ont exigé qu’une vérification sur leur gestion soit faite. « Le déficit budgétaire de la Guinée varie entre trois mille milliards et quatre mille milliards de francs guinéens par an. Si ces établissements publics étaient bien gérés, ils auraient permis à l’Etat de combler ce déficit voire même avoir des surplus budgétaires lui permettant de financer les services prioritaires aux populations guinéennes. Mais hélas, les ennemis de la Nation continuent à induire le président de la république en erreur à cause de leurs intérêts personnels au détriment de ceux des pauvres populations », a déclaré notre interlocuteur.
Les questions que les observateurs se posent est de savoir entre la rupture avec les mauvaises pratiques en matière de gestion des affaires publiques et le cautionnement de la mauvaise gouvernance, que va choisir le président Alpha Condé au creux de son second et dernier mandat ? L’ancien diplômé de la Sorbonne va-t-il continuer à bloquer la vérification des EPA et EPIC sous le prétexte fallacieux de protéger éternellement des voleurs à col blanc ?
Les yeux du peuple de Guinée sont désormais rivés vers Sekhoutoureyah pour la suite.