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Guinée : La profession de photographe menacée par les Smartphones

Généralement, quand on parle de mariages naissances, baptêmes ou autres cérémonies populaires, les gens aiment immortaliser l’événement par des photos et vidéos. Mais depuis l’avènement des Smartphones, on fait de moins en moins appel aux services des photographes professionnels pour couvrir certains événements. Un phénomène de mode qui est sans doute en train de mettre en danger l’avenir de la profession de photographe.

« La forte présence des Smartphones impacte négativement le travail des photographes. Parce que chacun est devenu son propre photographe. Il suffit juste d’acheter un téléphone. Mais, on n’y peut rien. C’est aussi l’une des conséquences de l’évolution de la science »,  se résigne Mamadou Billè Diallo, membre de l’association des photographes reporters de Guinée.

Petit sac en bandoulière, appareil photo en main, M. Billè Diallo se souvient de ses débuts dans le journalisme-photo. « A notre temps, il fallait acheter d’abord les négatifs, le révélateur, le fixateur après, vous rentrez dans la chambre noire pour développer ces photos avant de les mettre sur cartes. Maintenant, nous sommes avec le numérique, c’est l’évolution qui, malheureusement, ne joue pas en notre faveur.  Les photographes qui subvenaient à leur besoin grâce à leur boulot ne savent plus à quel saint se vouer », raconte-t-il avant d’expliquer comment les appareils photos sont en train de disparaître au profit des Smartphones.

« Lorsque vous arrivez dans une cérémonie actuellement, vous trouverez que même les mariés ont des téléphones avec lesquels ils se photographient à plus forte raison les invités. Le plus souvent d’ailleurs, lorsque vous faites les photos, ils vous abandonnent avec les images. Et c’est une perte énorme pour nous », regrette M. Billè.

Mais malgré tout, poursuit notre interlocuteur, on ne peut pas remplacer les photographes professionnels parce que la qualité ne sera jamais la même.

« Si vous comparez une photo prise par un professionnel et une autre faite par un amateur, vous verrez que la qualité n’est pas la même », a-t-il fait savoir.

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Ousmane Sylla n’est pas un photographe professionnel. Mais, c’est le métier qu’il pratique il y a plus d’une décennie. Seulement, comme il le dit lui-même, ce métier ne lui fait plus vivre.

« Avant, à l’approche du mois de ramadan, j’avais l’embarras de choix entre les cérémonies tellement que j’étais sollicité. Maintenant, on trouve à peine un mariage par semaine. Et là aussi ce n’est pas de notre intérêt. Car, ceux qui nous invitent nous demandent les photos et le filmage sur clé. C’est-à-dire qu’on ne peut plus les développer dans les labos et c’est la seule façon d’avoir un peu de sous. En plus, lors des réceptions, on avait beaucoup de clients. A présent, chacun utilise son téléphone pour se filmer et se photographier », se lamente Ousmane Sylla qui a son studio à Wanindara, dans la commune de Ratoma et d’ajouter : « J’ai des sonos que je fais louer lors des cérémonies de mariages. Ce qui génère un peu de bénéfices pour moi et c’est cela qui me permet de  joindre les deux bouts. »

Le bonheur des uns fait le malheur des autres, dit un adage. Si les photographes se lamentent du fait que les appareils photos numériques et autres Smartphones sont légion, certains citoyens s’en réjouissent.

« Je ne vois plus l’importance des photographes. Non seulement ils sont chers, mais les photos sur papier ne durent pas beaucoup. La moisissure de Conakry abîme tout. Et actuellement, on peut prendre des milliers de photos et les garder avec soi et partout où on est. Je pense que le métier lui-même risque de disparaître », affirme Kadiatou Bah, une utilisatrice par excellence des Smartphones.

Actuellement, on peut dire sans risque de se tromper que le métier de photographe fait face à une menace depuis l’invasion du marché par des Smartphones et autres téléphones intelligents.

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