Les usagers du gaz domestique font face à une pénurie de ce combustible depuis plusieurs jours. Trouver une bouteille de gaz domestique à Petel, principal quartier du centre urbain de Lélouma, est devenu ce dernier temps quasiment impossible. Ce, depuis la fermeture des frontières par l’État dans le cadre de la lutte contre le corona virus, quand on sait que c’est le Sénégal qui demeure la principale source d’approvisionnement en gaz de cette préfecture de la Moyenne Guinée, a-t-on constaté sur place.
Nombreuses sont les personnes qui ont fait des va-et-vient chez leurs fournisseurs locaux sans être servies en gaz, ce combustible devenu indispensable pour les ménages.
Désorientés, les utilisateurs du gaz ne savent plus à quel saint se vouer. « Depuis quelques jours, je suis à la recherche d’une bouteille de gaz. Aujourd’hui encore j’ai fait presque le tour du marché pour trouver une, mais en vain. Les fournisseurs manquent actuellement de bouteilles chargées. Il n’y a que des bouteilles vides dans les rayons. Je ne sais plus comment faire. Surtout que le ramadan approche à grand pas », s’inquiète Rouguiata Diallo, une mère de famille interpellée par notre reporter.
Face à cette rupture dans l’approvisionnement, un distributeur local explique la raison avant de demander aux usagers de s’orienter vers l’utilisation du charbon de bois en attendant la fin de la crise.
« Vous savez, Lélouma s’approvisionne en gaz domestique à partir du Sénégal. Comme la frontière est fermée pour les petites voitures, c’est certainement ce qui explique ce manque ici chez nous », explique Souleymane Diallo, avant d’enchaîner: » le mieux actuellement, c’est d’utiliser le charbon du bois. Parce qu’avec cette situation d’urgence sanitaire, on ne sait pas jusqu’à quand cette pénurie va encore durer « , se demande-t-il.
Dans le même sillage, un autre fournisseur renchérit : « nous ne partons plus vers le Sénégal depuis plus de deux semaines maintenant, suite à la fermeture de la frontière sénégalaise pour prévenir contre le coronavirus. Et c’est là-bas qu’on s’approvisionne. Pour le moment, le stock que nous avions est épuisé et on ne peut pas en trouver ici. J’ai même expédié personnellement une cinquantaine de bouteilles à Labé mais sans suite pour le moment. On attend donc », confie Salamy Diallo.
Cet autre célibataire et grand utilisateur de ce combustible ne sait plus quant à lui, à quel saint se vouer.
« Ma bouteille de gaz est vide depuis une semaine. Et j’ai vraiment beaucoup de mal à préparer ma nourriture. D’habitude c’est après le travail, aux environs de 22 ou 23 heures que je prépare mon manger. Et sans le gaz, j’ai beaucoup de mal à m’adapter. Je ne sais comment faire en attendant de m’approvisionner », s’interroge Mamadou Saliou Diallo.
A l’image du gaz domestique, la Guinée dépend d’autres pays de la sous-région pour bon nombre de produits, même les plus élémentaires d’où la gangrène qui ronge le pays face à l’ineptie de notre gouvernement pour la promotion des petites et moyennes entreprises pourtant vitales.