Suite au gel des salaires et la menace de radiation des enseignants grévistes du SLECG (Syndicat Libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée), l’USTG (Union Syndicale des Travailleurs de Guinée) a haussé le ton ce vendredi 28 décembre au siège de l’institution syndicale à Kaloum.
« Nous tendons la main au gouvernement pour ouvrir sans préalable les négociations afin que nous trouvions la solution dans l’intérêt supérieur de la nation. Si cet appel responsable et apaisé n’est pas entendu, toutes les fédérations de l’USTG comptent réagir dans un bref délai en déclenchant une grève générale illimitée », a déclaré Abdoulaye Sow, le secrétaire général de l’USTG.
Dans la même logique, M. Sow a affirmé qu’ils vont user tous les moyens légaux pour amener les différentes parties autour de la table. «Toutes les fédérations de l’USTG doivent se tenir prêtes pour sauver l’école guinéenne et l’avenir de notre pays par le dialogue. Nous ne sommes ni politiciens, ni contre le gouvernement mais, nous voulons seulement sauver l’école guinéenne», a expliqué Abdoulaye Sow qui rappelle : «c’est après les échanges fructueux avec la base et en tirant les conséquences du gel des salaires qui est en violation flagrante des lois de la République ainsi que les perspectives de la radiation des enseignants qualifiés pour fait grève que nous disons à toutes les fédérations composantes de l’USTG de se tenir prêtes… Il se peut que dans 24 heures, 48 heures tout comme dans 72 heures que nous réagissons. Nous sommes prêts à réagir à tout acte en violation de nos droits, contraire au dialogue et à la liberté syndicale. Nous voulons que le dialogue résolve nos problèmes et que les cours reprennent dans les écoles. Nous voulons que nos enfants soient bien formés, nous voulons aussi que les négociations reprennent sans condition. Nous avons écrit au Premier ministre, Chef du gouvernement qui nous répondu le 26 novembre dernier pour dire qu’il est d’accord pour relancer les négociations. Quand nous avons répondu en lui demandant la date de la reprise des négociations, le lieu et les acteurs qui seront autour de la table, Ibrahima Kassory Fofana a dit qu’il est d’accord pour les négociations mais qu’il faut un préalable non seulement la suspension de la grève par le SLECG mais aussi, élargir avec les autres structures syndicales de l’éducation.
Nous lui avons dépondu en disant que nous sommes d’accord pour le principe de la relance des négociations mais sans préalable (…). Même s’il doit y en avoir, ce serait autour de la table des négociations. Dans le même courrier, nous lui avons signifié que nous n’allons jamais nous mettre sur la table avec d’autres structures syndicales de l’éducation qui ne sont pas porteuses des revendications. Par le fait de gel des salaires, il y a des familles qui sont disloqués, l’avenir des enfants est sacrifié et hypothéqué. C’est une préoccupation majeure au niveau de la population guinéenne. La radiation n’est pas prévue par nos lois et nul ne peut radier un fonctionnaire.
C’est SLECG qui est le syndicat de l’Education qui a posé depuis quelques temps des revendications auprès du gouvernement pour l’amélioration substantielle des conditions de vie et de travail des enseignants. Le refus du dialogue a amené le SLECG à durcir le ton conformément aux dispositions des lois de la République. A savoir le dépôt d’un préavis de grève et de l’avis de grève qui devraient susciter notre partenaire qui est le gouvernement à ouvrir un dialogue responsable et apaisé dans l’intérêt supérieur de nos enfants.
Sur les cinq accords qui ont été signés le 13 mars 2018, seuls deux accords ont été respectés. L’ouverture d’un couloir de négociations sur les huit millions de francs guinéens comme salaire de base des enseignants n’a pas été respecté. L’arrestation, les tracasseries, les mutations arbitraires, l’emprisonnement ont bel et bien continué».