La reprise des cours est encore perturbée dans plusieurs établissements publics de Conakry ce lundi 15 octobre. Cela fait suite à la grève lancée par le syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée (SLECG) aile Aboubacar Soumah qui réclament un salaire de base de 8 millions de francs guinéens pour les enseignants. Dans plusieurs écoles publiques situées dans la commune de Kaloum qu’on a visitées ce lundi matin, très peu d’élèves et d’enseignants avaient répondu présents.
A l’école primaire Frédérico Mayor, située dans le quartier Sandervalia, sur un effectif total de 1084 élèves, repartis dans 28 salles de classes, seuls 17 élèves en civil et de promotion différentes étaient présents. Et 5 des 28 enseignants qui travaillent dans cet établissement scolaire étaient sur place. Vu l’effectif réduit, les responsables les ont regroupé dans une salle de classe et affecté un enseignant pour l’animation pédagogique.
Interrogé, Alpha Amadou Diallo, le directeur de ladite école, regrette le refus des élèves de venir à l’école: «nous avons repris le cours depuis le 03 octobre. Et la semaine passée, on avait un effectif de 66 élèves .Mais je suis étonne qu’on ait 16 élèves ce matin malgré les sensibilisations qu’on a faite dans les lieux publics comme dans les mosquées appelant les parents d’élèves de laisser les enfants venir à l’école. Mais quand nous demandons à certains élèves, ils nous disent que c’est leurs parents qui leur interdisent de ne pas venir à l’école.»
Sur la même lancée que son encadreur, Ousmane Soumah élève en 4eme année dans cette même école qui se présente tous les jours depuis l’ouverture des classes le 03 octobre dernier accuse ses camarades de lui pousser à s’absenter: « malgré que nos amis refusent de venir à l’école pour suivre les cours, nous autres en particulier moi je viens pour ne pas être en retard par rapport aux programmes. Quand nous demandons à nos amis de venir ils refusent, ils nous répondent d’aller que eux ils ne sont pas encore prêts pour reprendre les cours »confie le jeune élève.
Pour pallier l’absence des enseignants titulaires grévistes, le gouvernement a recruté plusieurs contractuels pour tenir les cours. Seulement ces nouvelles recrues auraient, semble-t-il, boudé les classes à leur tour ce lundi matin. En tout cas, c’est ce que confie les responsables de l’école Frédérico Mayor qui affirment n’avoir vu « aucun contractuel envoyé par le ministère de l’Education Nationale.»
Par ailleurs, au collège 2 de Boulbinet, situé non loin de la Primature, sur les 5 salles de classes visitées, on remarque la présence d’une quinzaine d’élèves qui prenaient un cours d’histoire. Du côté de la direction et de l’enceinte de l’école, quelques encadreurs étaient aussi visibles. Cependant, aucun d’entre eux n’a accepté de se prêter à nos questions.
Au Collège Sultan Mariam Traoré, on a constaté la présence d’une vingtaine d’élèves dans deux salles de classes et la plupart d’entre eux étaient en tenue contrairement aux deux premiers établissements visités.
Même constat au Lycée 2 octobre où l’accès était interdit aux personnes étrangères. Toutefois, des professeurs dispensaient des cours dans trois salles de classes qui font face au ministère de tutelle. Depuis l’extérieur de la cour de l’école on pouvait remarquer la présence de certains élèves dans des salles de classes.