La Guinée a officiellement lancé sa mercuriale des prix ce mercredi 2 août. La cérémonie organisée à cet effet par le ministère du Plan et de la Coopération internationale à Conakry a été présidée par le Premier ministre, Chef du Gouvernement, Dr Bernard Goumou.
L’événement était solennel, avec la présence de plusieurs membres du Gouvernement et des représentants de l’essentiel des institutions de la République, sans oublier les organisations internationales.
C’est naturellement la ministre du Plan et de la Coopération internationale qui prend la première la parole à cette occasion. Dans son discours de bienvenue, Rose Pola Pricemou, rappelle le contexte dans lequel son département « a élaboré un référentiel des prix, communément appelé mercuriale, pour servir de guide pour les acteurs de la chaine de la planification, de la budgétisation et des dépenses publiques aux niveaux central, décentralisé et déconcentré. »
Dans la même logique, explique-t-elle, « …les acquisitions des biens et des services par l’Etat peuvent parfois s’effectuer sur la base des prix difficilement appréciables, compte tenu de la diversité des sources d’informations et du manque de référentiel de prix actualisé. » Et la ministre Pricemou d’insister: « pour les mêmes biens ou les mêmes prestations, les prix proposés par les soumissionnaires peuvent varier du simple au double, voire davantage. » Avec pour conséquences, « d’importantes dépenses publiques inefficientes. »
Face à cette situation, informe madame Pricemou, « …mon département, à travers l’Institut National de la Statistique (INS), a réalisé une enquête nationale sur les prix de référence des biens et des services achetés par l’Etat, pour servir de repères aux acheteurs publics ».
Cela, poursuit-elle, « dans le but de contribuer à la rationalisation des dépenses publiques et donc à l’amélioration de la gestion des finances publiques de notre pays. »
Techniquement, rien n’a été laissé au hasard
A en croire à la cheffe du département du Plan et de la Coopération, pour en arriver à la mise en place de cet « …instrument de bonne gouvernance, qui permettra notamment de disposer d’un meilleur cadrage pour la programmation des dépenses publiques », le parcours n’est pas simple. C’est « une opération complexe, qui obéit à plusieurs étapes. », confie-t-elle. Avant d’étayer: « elle s’est déroulée au niveau des principaux marchés et points de vente à Conakry et dans l’ensemble des Chefs-lieux des régions administratives de notre pays. Elle a consisté à la collecte, au traitement et à l’analyse des données sur les prix des biens et des services acquis par l’Etat. »
Ce n’est pas tout. Pour la suite, « sur le plan opérationnel, pour faciliter l’accès et l’utilisation des données de la mercuriale, une plateforme digitale a été conçue », annonce la ministre de tutelle. Un dispositif qui, explique-t-elle, « offre aux utilisateurs la possibilité d’effectuer en toute sécurité des recherches sur les prix des biens et des services. » Et de poursuivre: « elle permet également aux principaux acteurs de la chaine des dépenses publiques de faire des annotations dans le but de procéder périodiquement à l’actualisation des prix de référence. »
Pour cela, « un compte d’accès sécurisé et personnalisé est créé pour les cadres de la Direction Générale du Budget, de la Direction Nationale du Contrôle des Marchés Publics, de la Direction Nationale de la Comptabilité Matière et du Matériel, de la Direction Nationale du Contrôle Financier, de la Direction Nationale du Commerce Intérieur et de la Concurrence et de l’Autorité de Régulation des Marchés Publics… » Avec à la clé, « une mise à jour de la base de données de la mercuriale », effectuée par l’institutnational des statistiques chaque six (6) mois. Ce que confirme le Directeur Général de l’INS, Dr Makan Doumbouya qui a procédé à une démonstration, via une présentation diapositive.
La mercuriale, un outil de la bonne gouvernance parmi d’autres
A la suite de sa collègue du Plan et de la Coopération, le ministre de l’Economie et des Finances s’est adressé, à son tour à l’audience. A l’occasion, Moussa Cissé est revenu sur les efforts faits par le Gouvernement de la transition pour améliorer la bonne gouvernance. Résultats, révèle-t-il, « depuis le début de cette année, nous avons économisé 370 milliards de francs guinéens… »
Dans la même lancée, l’argentier du Gouvernement Goumou parle « d’autres réformes majeures ». Parmi ces dernières, « la digitalisation du processus de passation des marchés publics par la mise en place et l’installation d’un logiciel qui permet la dématérialisation complète de l’ensemble du processus en toute transparence, un système de gestion et d’analyse de la dette qui est opérationnel, un système comptable intégré de l’état qui est interfacé avec la banque centrale » et d’autres systèmes.
Des efforts qui, selon M. Cissé, vont se poursuivre, car après cette première phase qui consiste au lancement de la référentielle des prix, la seconde en termes d’objectif « est d’améliorer les prix dans le secteur des infrastructures ».
Ce que le Premier Ministre réitère dans son discours. « Le chef de l’Etat attachant du prix à cet outil (…) vous invite à vous pencher d’ici la fin de l’année à l’intégration dans la mercuriale des prix les infrastructures et les travaux publics… », déclarent-il, avant de lancer officiellement la mercuriale des prix en République de Guinée.
