«Le constat en 2015 est le même qu’aujourd’hui. Rien n’a changé. Pour la simple raison que l’administration guinéenne n’existe pas, elle est complètement déstructurée»
Vingt-quatre heures après sa démission du poste de Haut Représentant du chef de l’Etat, Sidya Touré est largement revenu ce mercredi 12 décembre sur les raisons qui l’ont poussé à jeter l’éponge. Face à la presse, l’ancien Premier ministre indique qu’il était venu auprès du président de la République pour lui apporter des conseils et suggestions dans le but de construire une Guinée meilleure. Seulement trois ans après sa nomination, il n’a guère pu faire bouger les lignes. Par ailleurs, le président de l’Union des Forces Républicaines (UFR) a abordé plusieurs autres questions d’actualités liées à la politique gouvernementale actuelle du pays.
«La politique dont nous parlons tous les jours dans notre cher pays la Guinée, n’est faite qu’en faveur de la population. Toute politique dont le résultat ne pas de trouver du travail aux jeunes et aux chômeurs dans un pays, ne permet pas d’avoir un logement décent, ne permet pas au retraités d’avoir une bonne retraite, à la population de se déplacer convenablement, cette politique n’a absolument aucun intérêt. Je me suis engagé en politique pour essayer de permettre aux habitants de mon pays d’accéder à un niveau de vie meilleure…», a déclaré le désormais ex-Haut Représentant du chef de l’Etat dès l’entame de ses propos avant d’aborder les raisons l’ayant poussé à accepter de travailler avec le président Alpha Condé après la réélection de celui-ci en 2015.
«Je suis arrivé ici, (en Guinée, ndlr) animé de l’intension absolue de voir faire chez moi, ce que j’avais vécu ailleurs. C’est-à-dire, faire en sorte que les Guinéens aussi se portent mieux. J’ai voulu apporter de l’aide gratuite parce que nous sommes sortis des élections de 2015 dans des conditions que vous connaissez tous. Certes, nous contestons les résultats mais en se rendant compte qu’on n’y apporte pas de solution véritablement aux objectifs élémentaires qui touchent la population guinéenne, j’ai accepté ce poste à titre personnel qui consistait à ce que, de par ma connaissance du chef de l’Etat depuis 38 ans, je puisse m’impliquer dans le programme du gouvernement. Pour permettre à ce qu’on a aboutisse à des solutions acceptables. Je l’ai fait avec toutes les bonnes intensions du monde. Mais si je me suis trompé, je l’assume… Malheureusement, le constat en 2015 est le même qu’aujourd’hui. Rien n’a changé. Pour la simple raison que l’administration guinéenne n’existe pas, elle est complètement déstructurée. On ne peut plus comme nous le faisions à la Primature entre 1996 et 1999 prendre un dossier à la base travailler dessus et le faire monter jusqu’à ce qu’il arrive en Conseil des Ministres pour qu’il puisse être étudié et exécuté dans la transparence. Et les élections communales sont venues me convaincre qu’il n’y a même pas la volonté d’arriver à cela. Voilà pourquoi j’ai levé le pied.»
Par ailleurs l’ancien Haut Représentant du chef de l’Etat a touché du doigt les questions d’actualités tels que la crise dans le secteur de l’éducation, le fichier électoral, la gouvernance minière, entre autres.