Couper Conakry, épicentre du COVID-19, du reste du pays, pour éviter une propagation exponentielle du virus, telle est la volonté exprimée par l’exécutif guinéen à travers un décret lu à la télévision nationale la semaine dernière. Cependant, le constat révèle que ce plan gouvernemental est royalement saboté à la gare routière régionale de Kankan par les transporteurs, les passagers et les syndicalistes, comme a pu le constater notre reporter.
Ce matin du mardi 7 avril 2020, 11 heures 18 minutes, dans la grande enceinte de la gare routière régional de Kankan, situé au quartier ex-aéroport, l’ambiance est de taille.
En dehors de deux agents mobiles postés à la rentrée avec un bidon d’eau chlorée, pour le lavage des mains, ici aucune autre mesure de prévention n’est mise en évidence.
Et puis contre toute attente, alors que les autorités nationales disent avoir formellement interdit les voyages vers la capitale Conakry, on constate ce matin sous le grand hagard de stationnement de la principale gare routière de la ville, que la ligne Kankan-Conakry est bel et bien opérationnelle.
Pendant qu’un minibus est en train de se charger sous nos yeux de passagers et de bagages, plus d’une dizaine d’autres ainsi que des taxi-brousses, sont alignés en attendant leur tour. Au guichet, les tickets pour la capitale leur sont régulièrement délivrés par les gestionnaires de l’enceinte.
Selon les témoignages sous anonymat d’un syndicaliste, la mesure d’interdiction de voyager pour Conakry, n’a été respectée dans cette gare routière que durant les 3 premiers jours qui ont suivi l’annonce à la télévision de la décision.
Voilà qui explique aussi pourquoi, bon nombre de citoyens en provenance de Conakry, sont chaque jour reçus par leurs proches à Kankan. On se demande bien comment est-ce possible ? Alors que les entrées et les sorties dans la capitale sont contrôlées par des contingents de nos services de sécurité.