Dans le cadre du lancement des travaux de reconstruction du tronçon Coyah-Farmoryah-Pamelap, frontière sierra-leonaise, le président de la République, Alpha Condé est arrivé était ce lundi 24 décembre à Forécariah.
A la faveur de cette activité, le chef de l’Etat a tenu à s’adresser aux populations locales. Il les a d’abord remerciés pour l’accueil chaleureux dont sa délégation a fait l’objet. Il a, en outre, mis à profit l’instant pour exprimer sa gratitude à l’endroit de certains partenaires au développement de la Guinée notamment, l’Union Européenne (UE), la Banque Africaine de développement (BAD), la Banque islamique de développement (BID). En raison de leur accompagnement du pays.
« La Banque Africaine de développement a ouvert son portefeuille pour aider la Guinée dans le développement agricole plus précisément dans la culture du maïs, du soja qui va contribue à l’amélioration de la nourriture avec un business appelé agrobusiness. Cette aide est disponible pour toute personne capable de faire 2000 à 30000 hectares », a indiqué le président Alpha Condé qui a demandé aux populations d’êtres fières de leur pays, la Guinée.
« Avant, la préfecture de Forécariah était réputée dans la culture de bananes, d’ananas… et c’est pour cela qu’elle a été dotée d’un port, celui de Benty. Mais pourquoi tout ceci est inopérationnel aujourd’hui ? Forécariah n’est pas en manque de cadres. Elle a, à elle seule, donné 3 Premiers ministres et plus de 9 députés à l’Assemblée nationale. Alors les cadres de Moryah qu’attendez-vous pour le développement de votre localité… Il est donc temps pour vous de relevez le défi agricole.
Au Fouta, la pomme de terre est beaucoup cultivée, mais la production était transportée au Sénégal. Pendant Ebola, le Sénégal a fermé la porte à la Guinée. Une situation qui a fait que beaucoup de pommes de terre ont pourri. Mais aujourd’hui, nous avons une usine qui transforme la pomme de terre en fruits congelés.
Actuellement, le taux d’exploitation de la bauxite est élevé depuis mon arrivée. Nous voulons vous aider envoyant des tracteurs qui travaillent à l’image des téléphones que nous rechargeons. Si vous rechargez pour 10 hectares, le tracteur ne fera que 10 hectares et pas plus. Notre huile rouge n’était pas bien raffinée mais aujourd’hui, nous avons une raffinerie à Conakry », a expliqué le chef de l’Etat qui n’a pas aussi oublié dans son intervention les femmes et les jeunes.
« En Guinée, nous mangeons mal. Si vous comparez nos bœufs à ceux de l’occident, il y a une grande différence. Conséquence, il y a de plus en plus de cas de diabète et d’autres maladies au sein de la population. C’est pour y remédier que nous avons fait former les vétérinaires guinéens au Maroc. Nous avons aussi envoyé une couveuse pour accroitre la production des poulets. Je veux aussi encourager les femmes mais avec la MUFFA (Mutuelle Financière des Femmes Africaines) il n’y a pas le résultat escompté.
Il faut souligner qu’en Guinée, lorsqu’on prend 10, 5 ou 6 seulement parmi eux maîtrisent l’informatique et l’anglais. Ce qui entraîne en leur sein un fort taux de chômage aujourd’hui. Nous avons changé des choses à l’hôpital de Donka. Si hier on n’avait pas d’ascenseur aujourd’hui, nous en avons. Ensuite avant, les stagiaires restaient dans les blocs avec les titulaires pour suivre les cours. Aujourd’hui, ils restent dans les classes et suivent les cours sur internet. Et si un médecin a besoin d’une aide technique, il peut contacter son coéquipier ou homologue en occident pour l’aider via à l’Internet. C’est ce qu’on appelle la télémédecine. Donc, je vous demande de vous constituer en des groupements. Aujourd’hui, nous avons une boulangerie moderne qui peut recruter les jeunes, nos lampadaires installés et doivent être nettoyés pour un bon éclairage… Donc ce sont des défis qui font appel aux jeunes. Au temps du président Sékou Touré, il y avait des usines ici, où sont-elles aujourd’hui ? Ou se trouve Air Guinée ? Les gens qui ont détruit tout cela sont devant nous et créent des partis politiques pour gouverner. Arrêtons l’ethnocentrisme, je l’ai dit au Fouta que le pouvoir c’est Dieu qui donne. En 1993, j’ai eu la présidentielle mais, ils m’ont triché. Les militaires sont venus me voir pour m’aider à être réhabilité… mais je n’ai pas voulu commander en tuant des Guinéens. Par la suite, je suis reparti en France. A mon retour, j’ai été emprisonné. Aujourd’hui, je ne suis pas président ? C’est pourquoi la population doit savoir garder patience car en janvier, les français viendront nous aider. Au Fouta, j’ai dit à tout le monde que le train du développement est en marche et personne ne peut l’arrêter…», a lancé le président de la République en présence d’une foule conquise.