La capitale guinéenne étouffe sous l’atmosphère sulfureuse des réactions qui fusent de partout, du fait de la hausse du prix du carburant à la pompe. Une mesure qui est tombée comme un couperet sur une population déjà acculée par une pauvreté extrême.
Il s’agirait, selon le ministre des Hydrocarbures, d’une mesure qui obéit à des contraintes liées à l’augmentation du prix du baril sur le marché mondial. Celui du Budget, de son côté, soutient que c’est après de gros efforts déployés, que le prix du carburant, qui aurait dû être de 12000gnf/L a été fixé à 10000gnf/L.
De tous ces arguments, laborieusement servis à la presse nationale qui s’est contentée d’écouter et de service d’écho sonore à l’adresse d’une population surchauffée, il s’avère que les Guinéens n’en peuvent plus. Le poids de la mal gouvernance pèse sur les épaules et il faut redouter que la situation actuelle empire, au point de devenir un bras de fer entre le gouvernement Kassory, nouvellement installé, et le peuple qui a déjà trop subi. Tant il y a bien des raisons qui justifieraient les mécontentements des citoyens, à bout de souffle, qui avaient pourtant cru que l’arrivée de Kassory Fofana, à la tête d’un gouvernement hybride dans sa composition, aurait apporté du souffle à ceux qui n’en avaient presque plus.
Aujourd’hui, le constant est tout autre. Beaucoup de nos citoyens, abordés sur la question, estiment s’être trompés dans leur jugement. Pour ceux-ci, rien ne semblerait avoir changé, ni dans le choix des hommes, ni dans la méthode de gouvernance, ni dans les tâtonnements d’un système politique qui aurait beaucoup à gagner, s’il parvenait à se défaire de bien de ces hommes de l’entourage du pouvoir, qui empêcheraient d’avancer, comme l’auraient souhaité ceux qui estimeraient que le pouvoir Condé souffre du mauvais service de ses proches dont les agissements nuisent, parfois, à sa vision. La volonté du président Condé, d’apporter le changement, estimerait-on, est bien visible, mais les hommes chargés de le traduire en actions positives n’en auraient ni le génie, ni la conviction, ni l’intelligence. C‘est là une opinion, parmi tant d’autres qui souscrivent à la capacité du pouvoir Condé d’atteindre ses objectifs, si les affinités n’avaient été des critères dans la nomination de bien de ces hommes qui l’accompagnent, aujourd’hui. Les affinités avec le chef ne sont des atouts qu’en Guinée, beaucoup en ont joui, comme d’un droit, pour se poster. Des équipes gouvernementales en ont fait les frais. Mais ce n’est qu’une étape de la vie. Le début d’un processus dans la longue marche en cours. Ou, peut-être, la fin de parcours pour certains marcheurs allés vite en besogne. Pour certains citoyens, relativement sereins et crédules, la hausse du prix du carburant serait une façon de mettre un bâton dans les roues du Premier Kassory qui ne s’est pas encore exprimé sur la mesure. L’un dans l’autre, le pays a besoin de quiétude et de paix. Tout le monde doit y contribuer.