Au terme de la sixième table ronde annuelle des leaders de l’Initiative Africaine de politiques d’Inclusion Financière (AFPI) tenue à Conakry du 07 au 11 mai, le Directeur exécutif de l’Alliance pour l’Inclusion Financière (AFI) Dr Alfred Hannig et le Gouverneur de la Banque Centrale de la République de Guinée, Dr Louncény Nabé, ont conjointement animé une conférence de presse dans laquelle ils sont largement revenus sur les tenants et aboutissants de cette activité.
D’entrée, Dr Hannig a expliqué la différence entre les concepts clés que sont AFI et AFPI. Le premier, dira-t-il, bien qu’étant une organisation globale, a pratiquement le même objectif que le second. Les deux structures assistent les banques centrales à mettre en œuvre la politique d’inclusion financière en Afrique.
De façon plus explicite, Dr Lounceny Nabé a indiqué que le rôle de l’AFI vise à lier le développement du secteur financier à ce que l’ensemble des populations puissent bénéficier de ses services dans le cadre de la lutte contre la pauvreté. C’est pourquoi, déclare-t-il, l’utilisation des services financiers numériques est beaucoup plus importante en Afrique que dans les autres pays du monde.
«L’AFI qui est une organisation globale, profite de cet avantage de l’Afrique pour essayer de concevoir des mécanismes et dispositifs spécifiques. C’est dans ce cadre que l’AFI a entamé une certaine décentralisation qui a abouti à la création de l’AMPI qui se limitait à la transaction entre les téléphonies mobiles. Après, les sujets étant nombreux, on a décidé d’élargir l’initiative au delà de la téléphonie mobile pour couvrir d’autres aspects. C’est ce qui a amené la création de l’AFPI », dira en substance Dr Nabé.
Parlant de l’importance de ces structures, Dr Louncény Nabé a pris l’exemple sur la Guinée. «Le constat révèle que le taux de bancarisation est faible, il ne dépasse pas 10%. Tandis que le taux de pénétration de la téléphonie mobile dans le pays, avoisine les 100%. Donc, on profite de cette situation pour faire du téléphone mobile le support de ces transactions même si les payements sont timides là-dessus. Les efforts doivent être faits pour aller maintenant vers l’extension de ce moyen aux services marchands », a affirmé le gouverneur de la BCRG.
A la faveur de cette 6ème table ronde annuelle des décideurs de l’AFPI, Dr Louncény Nabé a été désigné comme nouveau président de l’AFPI pour un mandat de deux ans.
Interrogé sur les critères de désignation, Dr Hannig a expliqué qu’il est désigné dans le respect des statuts et règlements régissant l’institution qui est une organisation, qu’il dit « très démocratiques ». Abondant dans le même sens, Dr Nabé a indique que la présidence est tournante entre les différentes régions de l’Afrique. «Quand c’est au tour de l’Afrique de l’ouest, les gouverneurs se mettent d’accord sur un candidat qui est présenté à l’AFI. Si le profil est bon, il est retenu », a précisé le tout nouveau président de l’AFPI Dr Lounceny Nabé.