Les populations frontalières de Diécké, sous-préfecture de la Guinée forestière située à moins de 10 kilomètres de Ganta, deuxième ville du Liberia, vivent des moments difficiles, depuis la fermeture des frontières entre ces deux pays, pour cause de crise sanitaire. Ces populations dépendent en effet dans leur majorité du trafic transfrontalier de produits alimentaires et pétroliers, en temps normal.
La crise se sent plus dans des localités comme celle de Baala, situé juste à moins de 2 kilomètres de la ligne de séparation entre les deux frontières.
Là-bas, règne actuellement un silence de cimetière. Les habitants devenus oisifs, prient le bon dieu que la pandémie soit éradiquée le plus vite.
Quant aux forces de sécurité, elles assurent la surveillance des frontières, et semblent regretter que les choses soient ainsi désormais. Quand on sait que le passage des véhicules et des personnes étaient pour ces douaniers, gendarmes et militaires, une source de revenus importante.
Les conséquences de cette fermeture n’épargnent personne, même les cambistes. Souleymane Diallo, l’un d’eux affirme que ‘’si la frontière est ouverte, on se débrouille avec les petites monnaies, mais avec cette fermeture, il n’y a pas de marchandises, toutes les activités sont paralysées, et on est tous confinés à la maison’’, déplore-t-il.
Même son de cloche chez Ahmed Soua Jacques Mara, qui tient un télé-centre. La clientèle se fait rare, à cause de la fermeture des frontières, assure-t-il aussi.
Pour sa part, le chef du secteur de Sibata, Nyankoye Delamou, reconnait leur souffrance à cause de cette crise sanitaire. Mais appelle à prier pour que cette maladie prenne fin.
Le commandant Mansaré, chef de visite au bureau des douanes de Diécké, a pour sa part confié à notre reporter que ‘’depuis le décret présidentiel, ils ont pris toutes les dispositions pour l’application correcte de cette décision.’’
Parlant des conséquences de la fermeture des frontières, notre interlocuteur précise que ‘’la douane est un service de recettes. Quand la frontière est fermée ça agit sur l’économie de même dès qu’il n’y a pas mouvement de marchandises, la douane ne peut pas faire de recette.’’
Le sous-lieutenant, Lamah Suzanne, en service au guichet transit à la douane de Diécké a aussi eu le même commentaire à propos de cette fermeture des frontières. Comme pour dire que cela n’arrange les affaires de personne sur le plan économique. Mais il le faut, pour sauver des vies.