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Fermeture de la frontière guinéo-sénégalaise : Des Guinéens résidant au Sénégal racontent leur calvaire !

Après neuf mois, le ciel reste sombre au-dessus de la frontière guinéo-sénégalaise. Au mois d’octobre 2020, la Guinée a organisé une élection présidentielle très contestée tant en interne qu’à l’externe. D’ailleurs, bon nombre d’observateurs prédisaient le chaos dans le pays au vu de la forte contestation du troisième mandat d’Alpha Condé. Ce qui ne laissait personne indifférente face à la situation qui y prévalait.  Gouvernants et gouvernés tous étaient frappés par cette peur inouïe de conflits en Guinée.

En prélude donc à cette élection, les autorités guinéennes, brandissant le torchon rouge, invoquaient la thèse de la « sécurité nationale ». Ainsi, elles décident de fermer unilatéralement ses frontières terrestres avec le Sénégal et la Guinée Bissau, au nord, zones réputées être des fiefs ou base arrière de l’opposition.

Pour cela, le président de la Républlique en personne a dénoncé le Sénégal dans le magazine panafricain, “Jeune Afrique” en accusant Dakar “d’être à la base arrière de tous les complots contre la Guinée”. Ce que l’on sait depuis 2014, déjà, suite à la fermeture des frontières que le Sénégal avait imposée à la Guinée due à l’apparition d’Ebola en Guinée, les relations entre les deux pays se sont dégradées.

Près de dix mois après la fermeture, c’est toujours le statu quo et le calvaire devient de plus en plus insupportable pour beaucoup de ressortissants guinéens: des chauffeurs de l’axe Dakar-Conakry aux simples usagers en passant par les commerçants, les importateurs et les exportateurs des produits locaux.

A cet égard, le bureau de Guineenews basé à Dakar a rencontré quelques ressortissants guinéens, frappés par cette fermeture de frontières terrestres entre les deux pays.  Bah Souleymane, la trentaine révolue travaillant dans un pressing dans la banlieue de Dakar, raconte : « je suis contraint de rester aujourd’hui à Dakar et de repousser sans cesse la date de mon mariage qui était pourtant prévue depuis belle lurette. Je n’ai pas de moyens financiers pour acheter un billet d’avion. Actuellement, je me contente tout simplement des réseaux sociaux pour parler avec ma  future épouse qui s’impatiente elle aussi. Je  prie Dieu pour une réouverture des frontières pour enfin retrouver ma famille et célébrer mon mariage ».

Quant à Oury Bah, chauffeur du trajet Dakar-Conakry rencontré dans le quartier populaire de Médina à Dakar qui abrite une forte concentration de Guinéens : « Actuellement, on ne gagne rien même si moi je continue de transporter les bagages des gens. A l’arrivée, je me retrouve parfois avec cinquante mille GNF puisqu’actuellement les douaniers sénégalais comme guinéens disent qu’ils ne prennent que du franc CFA ! Mais, je ne peux pas arrêter puisque c’est dans ça que je nourris ma famille ».

Tous tirent le diable par la queue. Le hic est que personne ne sait les raisons ayant entrainé  cette fermeture.

Une commerçante de fruits principalement importés de la Guinée se dit “impuissante” face à la flambée du prix de l’avocat par exemple due à la rareté et surtout à la difficulté liée à son acheminement sur Dakar.

Dans ce contexte de relations tendues entre Conakry et Dakar, ce sont les pauvres gens qui continuent de subir de plein fouet les conséquences de cette décision unilatérale des autorités guinéennes.

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