Au petit matin de ce mercredi 7 août, un bus transportant près de soixante passagers en provenance d’Abidjan, la capitale ivoirienne, a fini sa course dans une rivière à Layassando, un district situé à 35 km de la commune urbaine de Faranah. Le bilan provisoire fait état de cinq morts sur place et vingt-deux blessés, avec des dégâts matériels importants.
Sur les causes de ce drame, plusieurs explications circulent. Si les unes accréditent la thèse d’un sommeil léger du conducteur, les autres avancent l’hypothèse d’une surcharge dont serait rendu responsable le conducteur une fois sur le territoire guinéen.
Interrogé sur place par Guinéenews, Bah Mamadou, l’un des passagers rescapés, estime que le drame est survenu alors qu’il ne s’y attendait pas.
« On peut dire que l’accident nous a surpris. On est arrivé à Kissidougou vers 23 heures pour chercher à manger. Le chauffeur est venu nous dire qu’on devait chercher à rallier Faranah. Arrivés au lieu de l’accident, je ne sais pas s’il dormait ou pas. Moi personnellement, je dormais et je n’ai rien vu venir. Je me suis tout d’un coup réveillé en sursaut aux bruits de l’accident. Alors que le bus se retrouvait la tête dans l’eau sous un pont. Le problème est que le chauffeur est seul. Il ne peut pas parcourir la distance Abidjan-Conakry sans un petit repos. Un autre aspect à souligner c’est le fait que, de la Côte d’Ivoire à la Guinée, les conducteurs ne font pas de surcharge. Ils sont très respectueux des normes réglementaires sur le nombre de places. C’est une fois sur le territoire guinéen qu’ils violent ce principe en pratiquant des surcharges. On a constaté qu’à partir de N’Zérékoré, il a fait des surcharges. Moi-même, j’ai eu à discuter avec lui. Je lui ai dit que ce qu’il faisait n’était pas normal. Parce qu’il n’a pas fait de surcharge chez lui, en Côte d’Ivoire. Pourquoi il se livrerait à cela en Guinée. Malheureusement, je n’ai reçu le soutien de personne… »
Pour sa part, le médecin-chef des urgences de l’hôpital régional de Faranah, Dr Aboubacar Dabo, explique comment le secours portés aux victimes a été organisé aussitôt après la commission de l’accident : « effectivement, c’est aux environs de 4h30 du matin que nous avons été alertés par la gendarmerie qu’il y avait eu un accident à Layassando. Immédiatement, nous avons envoyé deux ambulances pour secourir les accidentés. Au total, nous avons reçu 25 personnes, dont trois dépôts de corps. Les trois dépôts de corps étaient des femmes. Donc les vingt-deux autres étaient des blessés. Parmi les blessés, il y avait un cas d’amputation traumatique du pied droit, c’est-à-dire le pied droit était complètement coupé, le pied est arrivé dans un sac de caoutchouc. Un cas de polytraumatisme concernait une fracture fermée de la clavicule, une fracture fermée du bras gauche et une forte contusion du bassin. Il y a eu deux cas de luxation de l’épaule qui ont été réduites aux urgences ici. Ensuite, il y a eu cinq cas de trauma-crânien sans perte de connaissance, plus des plaies, un cas de contusion dorsale chez une femme enceinte qui a été envoyée à la maternité pour une prise en charge. Il y a eu un enfant qui a inhalé beaucoup d’eau parce que le véhicule est tombé dans l’eau. En plus, il y a eu douze cas de contusions corporelles avec des plaies superficielles… »
Au moment de la rédaction de cette dépêche, les secours sont en train de rechercher les passagers dans la rivière. Aux derniers nouvelles, deux corps sans vie auraient pu être repêchés, rapportent à Guinéenews des sources proches des secouristes. Ce qui porte à cinq le nombre de mort.