Pour arroser leur victoire suite à l’élection du syndicat des transports, les chauffeurs ont organisé une soirée dansante, dans une boîte de nuit de la ville, dénommée Kamaldine. Une nuit récréative qui a été émaillée par une altercation entre un membre du groupement des forces spéciales et des portiers de ladite soirée dansante. Ce qui s’est soldé par le déclenchement d’un pistolet que détenait le militaire.
Le bilan fait état de deux blessés. Le militaire a été mis aux arrêts par les forces de l’ordre la même nuit. Au moment où nous mettions ce texte en ligne, le militaire était en audition à la brigade de recherche de Faranah.
Rencontrée à l’hôpital régional de Faranah, la première victime, Alseny Camara, alias Ivoirien, revient sur son calvaire : « hier, quand il voulait rentrer dans la boîte, nous lui avons demandé. Il s’est présenté et il a répondu qu’il était venu pour une simple visite, puis il est entré. Quand ça a un peu duré, les enfants se sont plaints, en disant qu’il a beaucoup duré, alors qu’on ne sait pas qui il est. Ils sont allés pour le sortir de la salle. Il s’est disputé avec les enfants et ils l’ont fait sortir dehors. Il a dit que les enfants l’ont insulté. Ils sont restés à se disputer, il y a un enfant qui a dit qu’il avait un pistolet dans la poche. Directement, il a engagé l’arme en disant que celui qui se fout de lui, il va lui tirer dessus. Moi je lui ai dit mon frère remets moi le fusil, il a refusé. Quand il voulait tirer, j’ai pris l’arme mais c’était déjà engagé et directement il a tiré, et la balle a atteint mon pied. Il a fui et on a ramassé le fusil et sa carte militaire des forces spéciales pour remettre au commandant de la gendarmerie qui était présent sur les lieux. Le commandant de la gendarmerie a appelé ses hommes pour le mettre aux arrêts et moi j’ai été évacué à l’hôpital régional pour le traitement. »
La deuxième victime dont la balle a frôlé le ventre, Mamadou Diallo a décrit les mêmes faits ayant conduit à cet incident.
De son côté, le Directeur général de la boîte de nuit, Sékou Savané, alias Pelé, revient sur les circonstances du drame : « l’arme s’est déclenchée mais il n’a pas tiré sur quelqu’un pendant l’altercation. J’étais dans ma voiture au niveau du portail et j’observais. C’est un militaire des forces spéciales qui est venu en congé, il n’est pas un militaire en service à Faranah. Quand ils l’ont sorti, un petit qui était à côté de moi m’a dit que ce type est un militaire de problème, qui nous a trouvés dans la boîte de nuit de Babylone, avant-hier nuit.
Je suis descendu de ma voiture pour le sensibiliser. Celui qui a reçu la balle est venu se jeter sur le militaire pour qu’il puisse lui remettre l’arme, et, il lui a remis mais l’arme était déjà engagée. Heureusement, l’arme était pointée au sol sinon ça serait très grave. Je ne sais pas entre les deux, qui a mis sa main sur le déclencheur.
Quand ça s’est déclenché la balle a atteint le pied de l’Ivoirien. La carte du militaire est tombée là où ils ont fait l’altercation et je l’ai ramassée avec l’arme pour remettre au commandant de la gendarmerie. J’ai amené la victime à l’hôpital régional.
À mon retour, une équipe de patrouille du bataillon autonome de Faranah était déjà sur les lieux. Je leur ai donné des explications en leur présentant sa carte militaire. Ils ont confirmé sur place que c’est un militaire du groupe des forces spéciales qui est venu en congé.
Quand je suis revenu pour revoir l’état de santé de l’Ivoirien, le commandant de la gendarmerie de l’escadron mobile m’a informé que le militaire était mis aux arrêts, et qu’il sera mis à la disposition de la justice ce lundi matin« , a-t-il précisé.
La réforme de l’armée est une nécessité qui doit continuer au bénéfice des populations, afin d’éviter de tels incidents.