Le ministre de la Justice, Alphonse Charles Wright, a mis en garde la semaine dernière tout magistrat qui suivrait le mot d’ordre de l’Association des Magistrats de Guinée (AMG) suite à la suspension de deux de leurs pour « insubordination et insuffisance professionnelle ».
« Tout magistrat qui arrêtera son travail sera considéré comme celui qui a abandonné son poste », disait-il.
En réponse à cette déclaration, l’AMG dit avoir pris acte de ces menaces et déclare à son tour que les mots du Garde des Sceaux ne peuvent en aucun cas les faire reculer.
« Nous avons pris acte de ses menaces. Nous sommes revenus le 1er de la rentrée judiciaire. Je pense que quasiment tous les magistrats de Guinée seront suspendus. Dans les jours à venir vous verrez peut-être aussi malheureusement les actes de suspension de l’ensemble des magistrats de Guinée.
Puisque pour nous, ce combat que nous menons n’a rien à voir avec un individu. Nous sommes dans une logique et si ce mouvement est considéré comme un abandon de poste, le ministre peut tirer les conséquences qu’il veut. Nous ne céderons pas à ses menaces-là.
Nous avons réitéré à plusieurs reprises, ce n’est pas ses mots qui vont nous faire reculer. Ce qui peut nous faire reculer ce sont les revendications que nous avons portées. Au-delà, nous ne voyons pas ce qui peut nous faire reculer. Pas en tout cas une menace », a dit Magloire Théophile Kouadjo, chargé de communication AMG.