Le projet Augmenter l’enregistrement des naissances des enfants de moins de cinq ans dans les régions Labé et Conakry a été lancé ce mercredi 17 avril sous la présidence du ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, le général Bouréma Condé, a-t-on constaté au siège du département à Kaloum.
Dans son allocution de bienvenue, le Directeur national de l’état civil, Ibrahima Kaba, a rappelé que ce présent projet a été financé par l’AICS (Agence Italienne pour la Coopération au Développement).
D’après lui, le projet est inscrit dans la logique de la mise en œuvre de la stratégie nationale de réforme et de modernisation de l’état civil. Il vise à améliorer le recensement des naissances de moins de 5 ans dans les régions de Labé et de Conakry.
« Ce sont les deux régions qui enregistrent respectivement le plus faible taux et plus fort taux d’enregistrement des naissances en Guinée. Avec une durée de deux ans, le projet a trois composantes dont les deux premières seront mises en œuvre par l’UNICE», a-t-il fait savoir.
Dans la foulée, la directrice de l’Agence Italienne pour la Coopération au Développement a fait remarquer que la réforme et la modernisation de l’état civil fait partir de la lutte contre la migration irrégulière.
Prenant la parole, le représentant adjoint de l’UNICEF en Guinée, Philippe Ankani a affirmé que l’état civil assure deux fonctions : d’abord il permet d’établir des documents requis par la loi et qui aide à prouver l’identité des personnes et en second lieu, l’état civil est une source des statistiques vitales et aide à produire des indicateurs sociodémographiques.
«Investir dans un système d’état civil moderne, c’est économiser du temps et de ressources dans beaucoup de domaines. L’UNICEF est déterminé à accompagner le gouvernement dans la mise en place d’un état civil fiable, universel et moderne. Il s’agit de garantir une protection de tous les enfants », a-t-il laissé entendre.
Pour sa part, l’Ambassadeur d’Italie en Guinée, Livio Spadavecchia a fait savoir que sans l’enregistrement de l’état civil, on ne peut obtenir aucun document.
«Il y a des milliers de Guinéens qui vivent en Europe qui n’ont pas la possibilité de recevoir par les consulats et ambassades des documents. Ils arrivent sans papiers et y restent également sans documents. Une base de données informatisées peut leur donner une opportunité à appartenir à une société qui avance qui a besoin des instruments concrets », a-t-il expliqué. Avant de souligner qu’ils ont la volonté de moderniser le pays et l’état civil est secteur clé.
Dans son intervention, le ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, le général Bouréma Condé a signalé qu’en 2013, seulement un sur deux enfants est enregistré avant l’âge de 5 ans et seulement moins de 10% décès sur l’ensemble du pays étaient enregistrés.
Poursuivant, le ministre Bouréma Condé a laissé entendre que le contrôle a révélé qu’en 2014, près d’un million cent quarante mille enfants de moins de cinq ans, ainsi qu’un nombre estimé à plus de trois millions de ceux de moins de 18 ans ne disposaient pas d’extrait d’acte de naissance. « Sur d’autres cieux, cela ressemble à un crime. Parce que l’état civil est la première brique s’il faut construire une maison. La dignité d’être citoyen d’une nation, c’est à partir de tes actes d’état civil (…) », a-t-il estimé.
Dans la même lancée, le ministre Bouréma Condé a rappelé les résultats obtenus par l’expérimentation pilote de la réforme et de modernisation de l’état civil dans la région de N’Zérékoré, initiée par son département en collaboration avec l’UNICEF et grâce à l’appui financier de l’Union Européenne. Ces études ont indiqué, a-t-il déclaré, qu’en 2018, 38 319 enfants ont été enregistrés dans les délais contre 18 493 en 2017.