Du 6 au 7 septembre 2023, Conakry accueille l’Atelier d’Orientation sur l’Intégration de la Guinée dans le Centre Ouest Africain de Recherche sur le Changement Climatique et l’Utilisation Adaptée des Terres (WASCAL). Cet événement revêt une grande importance pour la Guinée, marquant une étape majeure dans la lutte contre le changement climatique et l’amélioration de la recherche scientifique du pays.
Le Dr. Facinet Conté, Secrétaire général du ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation, a souligné l’importance de cet atelier dans le contexte guinéen. Il a expliqué que cet événement visait à définir le processus d’intégration de la Guinée dans les structures scientifiques de WASCAL. L’objectif ultime est la création d’une école doctorale spécialisée sur le changement climatique, faisant écho aux 11 autres pays membres de l’organisation. Cette école doctorale serait la 13e au sein de l’espace WASCAL.
« Cet atelier est la suite logique de la finalisation de l’adhésion de notre pays à WASCAL par la ratification de l’accord-cadre de création de l’organisation par le CNT et la promulgation de celui-ci par le président de la Transition le 3 mars 2023. Cette rencontre est également issue du dernier conseil d’administration extraordinaire de Wascal tenu à Ouagadougou les 5 et 6 juillet dernier demandant la tenue rapide de cet atelier pour accélérer le processus d’intégration de notre pays à WASCAL, comprenant quatre bourses de Master offertes à notre pays », a-t-il précisé.
Le Pr. Dr. Gabin Kouévi Ananou, représentant le ministère allemand de l’Éducation et de la recherche scientifique, a souligné l’origine de WASCAL, créé par la République fédérale d’Allemagne en 2010. L’objectif initial, dit-il, était de renforcer les compétences des partenaires africains pour qu’ils puissent jouer un rôle plus actif lors des négociations internationales sur le climat : «La République fédérale d’Allemagne a décidé de créer WASCAL en 2010 suite à un constat que nous avons fait. Ce constat portait sur le rôle des partenaires africains pendant les grandes négociations sur le climat. Il s’est révélé que pendant les négociations, nous n’avions pas assez de compétences devant les groupes pour négocier les profits de l’Afrique. C’est dans ce cadre que nous avons engagé des discussions pour voir ce qu’il faut faire. C’est ainsi que la République fédérale d’Allemagne à travers le ministère fédéral allemand de l’Education et de la Recherche a décidé de mettre en place des programmes qui pourraient permettre aux partenaires africains de former des cadres, des compétences, des personnes qui seront à mesure de participer aux grandes conférences et négocier au profit de l’Afrique ».
L’Allemagne s’est engagée à soutenir financièrement la Guinée dans sa participation à WASCAL, avec la mise à disposition de ressources nécessaires pour l’établissement de l’organisation dans le pays. De plus, quatre bourses de Master sont offertes aux étudiants guinéens pour rejoindre les programmes de WASCAL. « Déjà, notre ministère a décidé de mettre quatre bourses à la disposition des étudiants pour rejoindre les programmes qui sont en train de recruter actuellement. Si les démarches arrivent à rencontrer les objectifs que nous allons définir ensemble peut-être au mois d’août 2024 nous serons ici pour inaugurer notre école doctorale. J’ai été instruit pour vous annonce officiellement que des ressources financières sont déjà à dispositions depuis ce matin pour permettre de construire un siège de Wascal, des salles de classe et des bureaux pour l’administration afin que Wascal puisse commencer le travail avec la Guinée dès le mois d’août 2024 », a annoncé le Pr Ananou.
Le ministre de l’Agriculture et de l’Élevage, Mamadou Nagnalen Barry, représentant la ministre de l’Enseignement supérieur, Dre Diaka Sidibé, a abordé la menace que représente le changement climatique pour la Guinée. Il a souligné que même si cette menace peut sembler lointaine, elle exige une attention immédiate.
Il a ensuite indiqué que la Guinée dispose d’atouts naturels considérables pour lutter contre le changement climatique, notamment la diversité climatique, les ressources hydrauliques abondantes et la fertilité des sols. Cependant, il reste encore beaucoup de terres arables inexploitées, ce qui offre un potentiel énorme pour l’agriculture et la recherche scientifique liée à l’environnement : « Dans le domaine agronomique, la Guinée bénéficie d’un avantage comparatif naturel considérable grâce à la diversité de ses conditions climatiques, à ses ressources hydrauliques abondantes et à la fertilité de ses sols. Le potentiel des terres où il est possible de mettre en place un contrôle de l’eau est significatif, avec une estimation de 520 000 hectares, comprenant 140 000 hectares de terres en mangrove et arrière-mangrove, ainsi que 200 000 hectares de terres pluviales. Sur une superficie totale de 24,6 millions d’hectares, la Guinée compte 13,7 millions d’hectares de terres arables, dont moins de 50 % sont actuellement exploités. De plus, le pays dispose de plus de 350 000 hectares de terres irrigables, bien que seule une petite proportion de ces terres soit actuellement aménagée. En ce qui concerne la recherche scientifique, quelques structures sont déjà engagées dans l’étude des questions environnementales ».
Cet atelier d’orientation sur l’intégration de la Guinée dans WASCAL représente une opportunité majeure pour la de renforcer ses compétences dans la lutte contre le changement climatique et de promouvoir la recherche scientifique. Grâce à l’appui de l’Allemagne, la Guinée est sur la voie de devenir un acteur clé dans la région pour la recherche et l’action en faveur de la protection de l’environnement. Ce pas en avant est crucial pour faire face à la menace croissante du changement climatique et pour assurer un avenir plus durable pour la Guinée et l’Afrique de l’Ouest dans son ensemble.
