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Embouteillages à Conakry et en rase campagne : un début d’explication à ce phénomène aux effets si ‘’constrictifs’’ pour la circulation

Une circulation routière, pour répondre à l’attente des usagers, doit être aussi fluide que possible. Dans le cas contraire, elle devient source de multiples désagréments, longs et fastidieux à lister ici. Plus que la perte de temps aux conséquences multiples que subissent les usagers bloqués tous les jours sur les routes, le manque de fluidité de la circulation induit parfois des conséquences qui impactent même la sécurité publique. Pour l’illustrer, l’on peut citer une évacuation sanitaire, une intervention  de sapeurs-pompiers ou de forces de maintien d’ordre. Ces missions d’intérêt public évident peuvent retarder ou, au pire, échouer, en raison de l’obstruction de la voie.

La seule évocation de ces cas de figure, fort probables à se manifester tous les jours dans nos villes ou en rase campagne, suffit à comprendre que l’embouteillage soit considéré par de nombreux usagers, comme ‘l’ennemi’ n°1 de toute circulation routière. Il affecte en permanence notre réseau routier et compromet tout espoir d’une circulation aisée et apaisée. Nous entreprendrons dans les éditions à venir, de traiter les multiples facteurs qui engendrent ce ’fléau’ que tous les pays, à des degrés divers, ont en partage.

Pour le cas spécifique de Conakry, la commune de Kaloum abrite l’essentiel des activités administratives et économiques. De ce fait, tous les jours ouvrables de la semaine, c’est une réelle saturation de la circulation que l’on y enregistre, à cause du mouvement de flux et de reflux des usagers, dont l’immense majorité réside en banlieue. La conséquence de cette situation se traduit surtout par des embouteillages fréquents, notamment au niveau des ronds-points, où aucune notion de priorité n’est prise en compte.

A cela s’ajoute le cas des piétons, des motocyclistes, notamment les motos taxis, l’encombrement des voies par des occupations anarchiques, les marchés ou gares routières le long des artères et bien d’autres phénomènes nuisibles à la fluidité et à la sécurité de la circulation.

Tout ceci fait que la police routière se retrouve en première ligne pour maintenir la discipline et le bon ordre dans la circulation. Une activité qu’elle mène avec ardeur et efficacité sans doute, mais dont les résultats sont difficiles à percevoir et surtout à pérenniser. Le caractère très fluctuant de la circulation dans son déroulement au quotidien, ne permet pas une appréciation définitive ou un résultat acquis, une fois pour toutes.

La gendarmerie routière qui évolue en rase campagne, gère elle aussi des réalités spécifiques, propres à sa zone de contrôle.

On y observe des embouteillages qui s’étalent sur des distances considérables et durent de longues heures, sinon même des jours entiers. Pour l’illustrer, deux faits se sont produits qui méritent d’être cités : en fin janvier à Séguéya, sortie de Kindia vers Mamou, un embouteillage d’une dizaine de kilomètres dans les deux sens de circulation s’est produit lorsque deux camions semi-remorque se sont percutés dans un virage sur un pont, bloquant tout passage. La largeur de la chaussée et la présence  de ravins excluait toute possibilité de déviation. La circulation a été coupée de 17 heures, un samedi, au lendemain à midi.

Deux mois après, une situation, presque identique, est survenue à l’orée du pont Kaka, entre Coyah-centre et la sous-préfecture de Kouriya. Du mardi 26 mars à 18 heures au lendemain mercredi à 23 heures, aucun poids lourd n’a pu circuler entre Coyah et Kindia. Les seuls qui ont pu s’offrir ce précieux avantage  ont été des véhicules légers, en très petit nombre, pour lesquels ce qu’on peut appeler un semblant de déviation a été proposé, sur terrain escarpé au sol instable. Ceux qui s’y sont risqués l’ont réussi avec toute l’appréhension imaginable.

Un camion semi-remorque transportant vers Bamako, plus de 30 tonnes de pneus d’occasion s’était renversé en travers de la chaussée, sous l’effet de sa charge excessive. Sa position accidentelle a donné du fil à retordre aux gendarmes qui devaient, comme leurs homologues à Séguéya, sécuriser les lieux. Ils ont eu de la peine à contenir les assauts frénétiques de quelques usagers qui insistaient avec force et cris pour passer à tout prix, malgré l’obstacle et les risques. Leurs comportements frisant l’anarchie menaçaient à tout moment l’ordre public.

Fort heureusement, en toutes ces circonstances, la gendarmerie a toujours bénéficié de l’appui bénévole et déterminant de citoyens (civils et corps habillés), au sens civique élevé.

Ces deux cas évoqués sont loin d’être exhaustifs. Et cela amène à dire de ne pas  nous leurrer. Dans un premier temps, c’est l’axe Coyah-Mamou qui va souvent produire des situations similaires à celles décrites plus haut. Cela tient aux dimensions de la route qui contient à peine trois véhicules légers. Mais aussi à son relief accidenté et au trafic intense qui s’y déroule.

Le gros du souci porte sur les camions, surtout les semi remorques, fort nombreux sur la route. Le comportement de leurs chauffeurs est souvent fortement décrié. Leur manière de conduire, l’état technique de leurs véhicules, la surcharge qu’ils pratiquent constamment… Dans la majorité des cas notifiés par la gendarmerie en rase campagne, les encombrements du réseau routier viennent de là.

Le commandant de la gendarmerie routière évoque souvent les multiples contraintes que de telles situations imposent aux unités placées sous son autorité. Il dira qu’en termes de mobilisation de moyens humains et matériels pour y faire face efficacement, les compagnies sécurité routière basées à l’intérieur du pays éprouvent de sérieuses difficultés. A ces situations ponctuelles, toujours pénibles à gérer, s’ajoutent d’autres qui contribuent à rendre la circulation plus dangereuse qu’elle ne l’est, sur les routes inter urbaines. Et le chef d’escadron Michel Koly Sovogui de citer l’excès de vitesse, la circulation à gauche, la surcharge, le transport mixte, le défaut de visite technique, etc.

Ainsi qu’on le note, le risque pour notre transport routier est réel si nous occultons ces cas de figure qui compromettent son développement.

Autant réfléchir dès maintenant aux solutions à mettre en œuvre pour garantir un roulage sécurisé et fluide à cette importante activité que nous souhaitons voir se professionnaliser de plus en plus.

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