Le Syndicat Libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée (SLECG) n’est plus un fleuve tranquille. Quelques semaines après le départ d’Aboubacar Soumah à l’USTG, un groupe de syndicalistes sous la houlette de son adjoint « exclu », Oumar Tounkara, revient à la charge. C’est la cacophonie totale qui règne au SLecg. Tenez, dans une déclaration rendue publique, au siège national de l’Union Syndicale des Travailleurs de Guinée (USTG), sise à Kaloum, ce vendredi 18 juin, et dont une copie est parvenue à Guineenews, quelques membres du Bureau Exécutif (BE) du Syndicat Libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée (SLECG), dirigé par le deuxième secrétaire général adjoint, Oumar Tounkara ont dénoncé les « dérives autoritaires » de leur camarade Aboubacar Soumah.
Ces membres dénoncent la désaffiliation du SLECG de l’USTG et les violations ‘’flagrantes’’ des statuts et les règlements intérieurs de leur syndicat. Pour eux, le SLECG reste et demeure membre de l’USTG dirigée par Abdoulaye Sow, de la Fesabag. « J’interviens en tant que deuxième secrétaire général adjoint du SLECG élu au congrès du 26 janvier 2018. Le camarade secrétaire général du SLECG, Aboubacar Soumah, n’a ni la qualité, ni le droit, ni la légitimité d’exclure un membre élu comme lui. C’est à ce titre qu’on a dit que sa décision est nulle et de nul effet. Le syndicat est régi par un statut et un règlement intérieur, par des lois et des principes. Le syndicat n’est pas une entreprise personnelle, le SLECG ne lui appartient pas. Sa décision est illégale, anti–syndicale et anormale. C’est pour cette raison que nous ne sommes pas pliés à cette injonction qui est une violation des textes syndicaux et des lois syndicales. Il n’a aucun argument ni ancien ni nouveau pour nous qualifier de dissidents. Nous avons été élus comme lui le même jour et dans les mêmes conditions. Le SLECG n’est pas un royaume, c’est une organisation impersonnelle, apolitique et qui fonctionne sur la base des textes et des lois syndicales », a affirmé Oumar Tounkara.
Interrogésur les agissements de Aboubacar Soumah, Oumar Tounkara dira ceci : « (…) je ne suis ni surpris ni déçu de ses agissements. Les réactions d’un homme dépendent de sa philosophie, de son éducation et de sa formation. Je suis le deuxième secrétaire général adjoint du SLECG. Quand le secrétaire général et le premier secrétaire général adjoint sont à la retraite, selon l’esprit des textes, c’est le deuxième secrétaire général adjoint qui assure l’intérim. Je ne me suis pas autoproclamé comme deuxième secrétaire général adjoint du SLECG. J’agis conformément aux textes, aux lois et aux principes syndicaux ».
Dans la même logique, Oumar Tounkara a déclaré qu’Aboubacar Soumah ne doit plus parler au nom des enseignants à partir du moment où il est admis à faire valoir son droit à la retraite.
« Dans le travail, il y a ce qu’on appelle le Contrat à Durée Déterminée (CDD) et le Contrat à Durée Indéterminée (CDI). Tout fonctionnaire a un début et une fin de carrière. Aboubacar Soumah est en fin de carrière, il est à la retraite. S’il doit appartenir à un syndicat, c’est bien celui des retraités (…). Pour défendre les enseignants, il faut être en activité, celui qui n’est pas en activité, ne peut pas prétendre être le premier représentant syndical des enseignants qui sont en activité à moins que l’intéressé veuille l’être à vie. Mais s’il pense qu’il est inamovible, intouchable et qu’il doit y rester à vie, cela va dépendre de ceux qui sont chargés d’appliquer les textes » précise-t-il.
Quant à l’occupation des locaux du SLECG par Aboubacar Soumah, Oumar Tounkara rappelle que : « les biens du SLECG n’appartiennent pas à un individu. C’est une propriété de l’ensemble des enseignants. Pour le moment, il occupe les bureaux du SLECG, il a les clefs. Nous sommes prudents et respectueux des textes, au moment venu, il va les donner à qui de droit. Aujourd’hui, il y a eu pluralité des organisations syndicales. Notre souhait, c’est l’unification et la ramification des deux SLECG pour en faire un seul SLECG en vue de défendre les intérêts matériels, moraux et professionnels des enseignants ».
Pour sa part, le secrétaire général de l’USTG, Abdoulaye Sow a fait savoir qu’il a toujours dit que le SLECG ne quittera jamais l’USTG. « Je l’avais déjà dit dans les médias que le SLECG reste et demeure de l’USTG. Aujourd’hui, la déclaration du Bureau Exécutif du SLECG éclaire notre horizon. Les enseignants sont à l’USTG parce que le SLECG et la FESABAG sont membres fondateurs de l’USTG. Depuis les années 90, nous sommes à ce siège social à Kaloum au quartier Boulbinet. Les enseignants ne quitteront jamais l’USTG, ce sont des cadres éclairés qui donnent le savoir. Ils ne peuvent à n’aucun cas accepter d’être traînés comme des moutons, c’est inimaginable. J’ai reçu beaucoup d’appels de l’intérieur du pays, tout le monde est à l’USTG. Je ne commente pas la décision individuelle même si je la respecte. Je pense que les enseignants vont se mobiliser pour les revendications futures dans le sens d’améliorer leurs conditions de vie et de travail », prévient-il.