La grève du Syndicat Libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée (SLECG) continue de paralyser les cours dans les concessions scolaires de la commune urbaine de Boffa. Dans les cinq établissements publics de la ville, les élèves et les enseignants ont toujours du mal à étudier dans la sérénité requise.
Des collèges de Kongnaiya, Thia, l’école du centre, de Katamara en passant par le lycée Marien Gouabi, les salles de classe sont ouvertes, mais il n’y a pas une grande affluence d’élèves. Dans la plupart des cas, on y trouve que les membres de l’encadrement. Dans certaines écoles par exemple, on ne voit qu’une dizaine sur la vingtaine d’enseignants attendus.
Pire, ces enseignants qui viennent pour donner des cours sont très souvent empêchés par ceux qui sont en grève et dont les salaires sont gelés.
Interrogé pourquoi ils empêchent les cours, un des enseignants grévistes, qui s’est exprimé sous le sceau de l’anonymat, s’en prend vertement à ses collègues qui n’observent pas le mot d’ordre de grève du SLECG.
«Ces enseignants qui viennent dans les salles de classe, sont des traîtres qui ont vendu leur conscience. C’est pourquoi nous venons aussi les empêcher de rentrer dans les salles classes. Ce combat est d’intérêt général. Tant que la grève n’est pas levée nous allons continuer. Même si nos salaires sont gelés par l’État pour nous étouffer et nous diviser », a-t-il indiqué.
Au collège- lycée franco-arabe, c’est le même constat. Les enseignants titulaires et contractuels étaient présents, mais les élèves étaient absents.
Sur ces attaques et harcèlement de leurs collègues grévistes, un enseignant qu’on a rencontré sur place exprime son indignation et demande qu’on les laisser étudier en paix. «Je suis juste venu mais nous subissons toujours les attaques des enseignants grévistes…», a confié cet enseignant qui a préféré garder aussi l’anonymat.
«L’année scolaire a très mal débuté. L’évolution de cette grève nous inquiète. Nos amis qui sont dans les écoles privées suivent les cours normalement tandis que dans les écoles publiques, les cours sont perturbés. Nos professeurs sont divisés en deux groupes, l’un veut dispenser les cours et l’autre l’en empêche. Si cela continue, je préfère rester à la maison pour ne pas qu’on me fasse du mal. Le gouvernement et le syndicat doivent s’entendre pour que nous les élèves, nous puissions étudier », a déclaré, indignée, Fatou Soumah, une élève.