Les primaires organisées récemment par le RPG Arc-en-ciel afin de garantir la transparence dans le choix des futurs candidats à la députation ont laissé un arrière-goût amer avec la vague de contestations qui s’en est suivie. Aussi bien dans la capitale que dans plusieurs localités du pays, des militants se disant grugés par la direction du parti, ont protesté contre les résultats qui ne refléteraient pas la vérité des urnes.
C’est tout comme si l’ombre du patron du parti a plané sur ces primaires. Car, en lieu et place d’un jeu démocratique « transparent », on assiste plutôt à un mauvais tour qui permet à des proches du palais de figurer sur les listes de candidatures. C’est du moins ce que clament les indignés.
Chose qui tranche avec le discours d’ouverture très tranchant, du chef de l’État, prononcé à l’issue de ces primaires. On avait vu un président très remonté contre des pratiques de corruption qui auraient entaché ces élections dans maints endroits. Ce fut un véritable coup de pied dans la fourmilière. Ce qui laissait entrevoir pour une fois, une volonté de sortir enfin des jeux politiques partisans.
Mais tel ne semble pas être le cas, vu toute cette vague de contestations qui entoure ces primaires. De Conakry à Yomou, en passant par Lola, jusqu’à Siguiri.
Partout des militants mécontents, poussent des cris d’orfraie. Ils dénoncent des manœuvres bas de gammes, des intrigues et autres coups bas qui auraient marqué ces primaires. Où il n’y aurait eu que des substitutions des noms des candidats élus par leurs bases, par des noms imposés par des groupes de pression.
C’est conscient sans doute des ratés enregistrés lors de ces primaires, et du mécontentement dans les rangs des militants de son parti, que le président Condé a nuancé son discours, lors de la clôture de la convention.
C’était le dimanche 22 décembre, et là on a entendu le chef de l’État employé un ton bridé.
«Quand il faut choisir, il est extrêmement difficile, parce qu’il y aura ceux qui sont choisis et ceux qui ne sont pas choisis. Il ne faut pas que ceux qui ne sont pas choisis pensent qu’ils ont démérité. Nous allons faire en sorte que s’ils ne sont pas députés, qu’ils soient autres choses. Car, le pays se développe et personne ne sera laissé au bord de la route », a-t-il promis. Pour tenter de rassurer les troupes.
A noter que le président avait au passage, mis un accent sur son intention de faire un peu de place pour les alliés du Comité pour la Défense de la Nouvelle Constitution (CODENOC). Une manière de permettre à ceux-ci de se faire de la place au soleil, avec des sièges de députés au sein du futur parlement.
Mais malgré cette sortie, sous un air policé, on assiste à des mouvements d’humeur.
A Diécké, dans la région forestière, la tension reste palpable dans les rangs des militants qui réclament « justice », après « l’exclusion » de leur candidat, un certain Ibrahima Kaba, dont le nom a été biffé de la liste, selon eux. C’est idem pour Yomou, Lola et N’Zérékoré. La Haute Guinée ne fait pas exception à ce tohu-bohu. Tout comme la Basse Guinée d’ailleurs, où à Kindia, la coordination du RPG Arc-en-ciel et le bureau de la coordination des sages seraient à couteaux tirés autour des candidats devant compétir lors des législatives du 16 février prochain. Les ministres Taliby et Oyé, originaires de cette préfecture sont accusés de tirer les ficelles.
Comme pour dire que ces primaires du RPG ont l’air d’une course à l’échalote.