Pris sous le feu des critiques des forces vives, pour la gestion « unilatérale » de la transition, le CNRD s’est enfin résolu à envoyer le chef du gouvernement, jouer les démineurs. Une opportunité qu’a saisie Mohamed Béavogui pour vanter le bilan de la junte, sur fond de prophéties auto-réalisatrices, et préparer les esprits, dans l’éventualité d’un réajustement des prix des carburants à la pompe.
Invité du JT de 20h de la RTG, ce samedi, le Premier ministre Mohamed Béavogui s’est livré à un exercice cathodique laborieux, sur fond de prophétie auto réalisatrice. Dans un style prosaïque, qu’on lui connait, le locataire du palais de la Colombe, a tenu à rassurer les Guinéens que les autorités de la transition ne ménageront aucun effort, pour soutenir leur pouvoir d’achat, en prélude au mois de jeûne musulman. Mois qui approche à grands pas.
C’est le fonds qui manque le moins, a semblé dire Mohamed Béavogui. Qui, dans le florilège de ses annonces, a fait mention de la disponibilité de 2 milliards de dollars us, destinés au financement des projets qui pourraient être soumis à l’appréciation des institutions de Bretton Woods.
Une enveloppe que certains observateurs considèrent comme du pain bénit pour une junte à court de liquidités.
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Concernant les assises à venir, il appelle les parties prenantes à saisir cette opportunité pour réconcilier les Guinéens entre eux et avec leur histoire. Une histoire faite de hauts et de bas.
Volet mauvaise nouvelle, il y a la cherté des prix des carburants qui grève de plus en plus notre trésorerie. Avec comme ultime solution pour freiner cette hémorragie, le réajustement des prix à la pompe.
Le prix du baril qui a atteint les 140 dollars, met le gouvernement devant un dilemme cornélien. Qu’il va falloir trancher le plus tôt. Vu que sur chaque litre acheté à la pompe, l’État guinéen débourserait 2700 francs. Une privation qui ne saurait durer, à en croire le Premier ministre.
Comme pour dire que le réajustement des prix à la pompe ne serait qu’une question de jours voire d’heures.
Cette interview du Premier ministre a apporté de l’eau au moulin de ses contempteurs, qui lui sont tombés dessus à bras raccourcis. Qualifiant sa prestation comme étant en deçà des attentes.