Le réajustement des prix des produits pétroliers à la pompe, initialement annoncé à grands renfort de statistiques dignes d’apothicaires, tant redouté par les populations, n’a finalement pas eu lieu. Mais pour maints observateurs, cette reculade a tout l’air d’un repli tactique voire d’une stratégie de l’édredon.
La ruée vers les stations-services, qui a démarré le week-end dernier, s’est poursuivie ce lundi. Une cohue où automobilistes et vendeurs du marché noir jouaient des coudes pour s’offrir le précieux or noir. Avant que le litre de carburant vendu à 9 mille francs guinéens ne soit revu à la hausse.
Il s’agissait là d’un effet de psychose de hausse des prix. Puisque le gouvernement laissait entrevoir une augmentation dès ce 1er juin des prix du litre à la pompe.
Afin de limiter les pertes mensuelles estimées à 140 milliards fg dans la subvention des hydrocarbures.
Le gouvernement justifie cette éventuelle hausse par les cours du pétrole à l’internationale qui ont affiché la semaine dernière leur plus forte hausse depuis mi-avril.
Il conviendrait de noter dans cette foulée que le baril de Brent. de la mer du Nord a atteint les 71,38 dollars, tandis que le WTI (West Texas Intermediate), aussi appelé Texas Light Sweet,était lui à 67,98 dollars us.
Mais dans cet exercice de service avant vente, les arguments du gouvernement ont du mal à passer auprès de l’opinion. Et c’est plutôt ce que disent les opposants qui bénéficient de l’adhésion du public, qui subit déjà depuis 2010, les effets pervers de la mauvaise gouvernance.
Ainsi quand Dr Ousmane Kaba du Pades, dit que le carburant ne subventionne pas le carburant, cela fait mouche. Tout comme les salves de Cellou Dalein Diallo, principal opposant au régime qui a embouché la même trompette que Dr Kaba. Le FNDC ne sera pas en reste dans cette guerre des tranchées, où le gouvernement a fini par céder du terrain, faute d’arguments.
Un repli tactique qui serait toutefois loin d’une reculade comme l’on a pu l’apprendre auprès de bonne source.
Si l’exécutif a renoncé a procédé au réajustement des prix du litre à la pompe, à compter de ce lundi, c’est pour éviter surtout des remous sociaux.
Il voudrait bénéficier du blanc-seing de tous les intervenants dans la structure des prix, avant de prendre la décision. En attendant, les tractations vont bon train.