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Droits de l’homme en Guinée : Amnesty International diagnostique « une situation préoccupante »

En dépit de quelques améliorations constatées grâce entre autres à l’abolition de la peine de mort, la situation des droits de l’homme reste peu enviable en Guinée. C’est ce que Guineenews© retient de la conférence de presse animée ce mercredi matin par Amnesty International à Conakry. Suite à une étude menée dans le pays entre janvier 2015 et septembre 2019.

En prélude à la 35ème session de l’examen périodique universel auquel la Guinée doit être soumise en janvier 2020 aux Nations Unies et à l’élection présidentielle prévue la même année, Amnesty International a publié sur le pays dans le domaine des droits de l’homme. Dans ce document de 28 pages, l’organisation fait le diagnostic de la situation, avec à la clé, des recommandations faites aux autorités…

Face à la presse, les conférenciers Kiné-Fatim Diop, François Patuel et Samira Daoud  ont parlé d’une « situation préoccupante », avec « les voyants au rouge » pointant du doigt sur les tueries et autres violences intervenues lors des manifestations à caractère politiques sans oublier d’autres aspects de violations des droits de l’homme comme les arrestations et incarcérations de manifestants dans des conditions difficiles. Ils ont également mis en exergue les manquements enregistrés dans l’exercice de la liberté d’expression, notamment dans la presse, avec les cas très illustratifs des journalistes Diallo Souleymane du groupe lynx-lance et celui de Lansana Camara du site Conakrylive et de l’agence Chine Nouvelle.

Devant les journalistes, ils ont également fait mention d’« au moins 70 manifestants et passants tués depuis 2015 », « de journalistes ciblés », de « 109 morts en détention ». Un rappel sur le cas du 28 septembre 2009, dont le dossier ne connaît toujours pas de jugement.

Les conférenciers sont aussi revenus sur le cas du front national pour la défense de la constitution (FNDC) dont 60 membres, y compris les premiers responsables  « ont été arrêtés depuis le 12 octobre » dernier. Rappelant de passage que le principe selon lequel « personne ne devrait faire la prison pour appeler à une manifestation».

Les recommandations

Ce diagnostic fait, Amnesty International recommande aux autorités guinéennes l’amélioration des aspects concernant les «réunions pacifiques »,  le « recours à la force », les «conditions carcérales», la «torture et (les) autres mauvais traitements », la «liberté d’expression» et les « défenseures des droits humains », les « droits des femmes » et « l’impunité ».

Des améliorations qui passent parfois par des changements à apporter au niveau législatif. En guise d’exemple, il est fait mention dans les recommandations toujours de « la cyber-sécurité, …la loi de 2015 sur le maintien de l’ordre et la loi de 2019 relative à l’usage des armes par la gendarmerie…», et le fait de « commuer toutes les condamnations à mort en tenant compte du temps déjà passé en prison »…

Egalement, l’ONG recommande au gouvernement de «…Ratifier sans réserve le Deuxième Protocole facultatif se rapportant au Pacte international relatif aux droits civils et politiques, visant l’abolition de la peine de mort. »

A noter que si les conférenciers ont apprécié la disponibilité des autorités pour avoir accepté de recevoir et d’échanger avec l’équipe d’Amnesty International, l’ONG n’a pas manqué de relever que parmi les recommandations faites à nouveau dans ce rapport, la plupart figuraient dans les 180 déjà proposées à la Guinée…

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