Si la diplomatie est l’un des domaines où le régime Condé revendique plus de prouesse pendant ses dix ans passés aux affaires, il ne devrait pas être exempt de reproche dans ce secteur aussi. En tout cas, selon la présidente et candidate du FAN (Front pour l’alternance nationale), par ailleurs ex-chef de la diplomatie guinéenne, la Guinée ne tire pas tous les avantages, faute de vision, de compétence ou de rigueur dans la gestion.
C’est dans l’émission « sans concession » que l’ancienne ministre des Affaires étrangères a fait cette révélation, ce mardi 13 octobre.
«Savez-vous qu’aujourd’hui la Guinée n’est capable d’absorber que 26% des dons, des prêts que nous avons ?», interroge-t-elle.
Déclarant auparavant que la diplomatie prendra toute sa place dans ce qui pourrait être sa gouvernance. Makalé Camara part d’abord du principe «qu’aucun peuple ne peut vivre en vase clos surtout au moment de la globalisation ». Et d’indiquer que «nous avons besoin de vivre avec l’extérieur. »
Cependant, avertit-t-elle, «pour cela, il faut prendre notre grande part dans cette globalisation. Et en le faisant, il faut absorber les financements que nous avons ». Puis d’informer en interrogeant: «savez-vous qu’aujourd’hui la Guinée n’est capable d’absorber que 26% des dons, des prêts que nous avons. Même pas 30%, c’est-à-dire que quand on emprunte de l’argent ou qu’on nous fait des dons, nous n’arrivons pas à les utiliser, à les absorber réellement».
Sur les raisons de cette terrible contre-performance, en tout cas si elle s’avère, la candidate du FAN explique que «parce que les procédures, nous ne les respectons pas, parce que nous ne travaillons pas assez, parce que les fonctionnaires ne viennent pas correctement au travail, parce que les tiroirs, parce que l’incompétence aussi est là, parce que l’homme qu’il faut n’est pas à la place qu’il faut, parce que ce que celui qui est là est incompétent. Il est là par népotisme, il est là par cooptation…»
Et à en croire l’ancienne diplomate, c’est pour changer cela aussi qu’elle se serait engagée pour la présidentielle du 18 octobre.