Le dialogue que les autorités guinéennes proposent à l’opposition en vue de désamorcer la crise consécutive à la tenue du double scrutin controversé du 22 mars dernier, ne se fera pas sans conditions. Les opposants au régime Condé l’ont fait savoir ce samedi 4 juillet à la communauté internationale lors d’une visioconférence. C’est Sidya Touré qui l’a confié à Guineenews…
C’était dans l’émission « Sans Concession » de Guinéenews, dont le président de l’UFR (union des forces républicaines) était l’invité en début d’après-midi. « J’étais en visioconférence avec la CEDEAO (communauté économiques des Etats de l’Afrique de l’Ouest), l’Union Africaine, les Nations Unis… Nous leur avons dit les conditions pour qu’on puisse discuter », confie l’ancien Premier ministre.
Parlant de ces conditions, M. Touré indique que « la première chose, il faut qu’il (le pouvoir, ndlr) renonce au troisième mandat d’Alpha Condé qu’on en veut pas. La deuxième, les deux constitutions qui se catapultent… Il faut les retirer. L’Assemblée Nationale qui a été votée dans les conditions qu’on connaît, avec une distribution de députés, il faut la reprendre. Voilà les conditions dans lesquelles nous irons à un dialogue. Si ce n’est pas le cas, … nous continuerons à nous y opposer »
Dans la même logique, il a été donné au leader e l’UFR de réagir aux propos du ministre de la Sécurité, qui déclarait, quelques jours avant et toujours dans la même émission « Sans Concession », que l’opposition a organisé plus de 600 manifestions depuis 2010… « D’abord c’est totalement faux ; ce chiffre ne correspond à rien », rétorque sèchement Sidya Touré.
Poursuivant, en revanche, l’opposant déclare que « …je viens de vous dire que de 2011 à 2015, on (l’opposition ndlr) a manifesté, avec 50 personnes tuées à cet effet… juste pour organiser les élections législatives. » « Et d’ajouter que «… il y a eu huit (8) ans de 2011 à 2018 pour obtenir les élections communales. Ça ne se fait dans aucun pays… Vous ne verrez cela dans aucun pays qui est structurée, organisé et qui a le respect des institutions. Quand l’opposition manifeste une seule fois dans un pays… »