A l’occasion du lancement de la semaine africaine des sciences et de la journée nationale de la recherche et de l’innovation technologique, ce lundi 3 décembre 2018, le ministre de l’Enseignement supérieur, Abdoulaye Yéro Baldé, a fait savoir qu’il y a des génies créateurs en Guinée. Il a profité de l’occasion pour demander à ce que le gouvernement mette davantage des moyens dans les universités dans le cadre de la recherche.
« Nous espérons que le gouvernement guinéen va mettre en œuvre toutes les ressources nécessaires pour que la Guinée soit dans un avenir proche, considérée comme un pays auquel on pense quand on parle de recherche scientifique et d’innovation. Cela grâce au génie créateur de ses enfants », a-t-il plaidé.
Avant de faire savoir qu’un enseignant-chercheur guinéen s’est illustré dans le classement des nombres premiers à travers un algorithme qu’il a mis au point : « […] L’un des cas, c’est notre compatriote qui est enseignant chercheur à l’université Mahatma Gandhi, soutenu par le ministère dans le cadre de ses recherches sur les nombres premiers. Il a mis au point un algorithme qui permet de lister par ordre des milliards de nombres premiers en un temps record. Je crois que le record détenu à l’époque, c’était par des Américains. Ce deux (2) milliards de nombres premiers en six mois, et lui, grâce au super ordinateur le plus puissant d’Afrique, qui est en Afrique du Sud, il a pu, en deux heures, aligner en ordre 2 milliards de nombres premiers. Donc, c’est le lieu de dire ici que le génie créateur africain existe. Nous en avons vu le cas dans certains pays africains.»
Poursuivant son intervention, l’ancien gouverneur de la BCRG a rappelé l’utilité des nombres premiers : « vous savez que les nombres premiers sont utilisés dans la sécurité informatique, dans la sécurité des données bancaires et plusieurs autres applications que nous connaissons aujourd’hui. »
Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique a ensuite insisté sur le fait que les moyens doivent être renforcés dans le domaine de la recherche au niveau des universités. Il a demandé au ministre Cheick Sacko, qui a représenté le Premier ministre à cette cérémonie, de plaider auprès du président Alpha Condé pour l’appui aux universités.
« Donc mon espoir est que d’ici quelques temps, le prochain Einstein provient de la Guinée. Et vivement, nous souhaitons, monsieur le ministre d’Etat à la Justice, que vous soyez notre interlocuteur auprès du président de la République, pour que les moyens accordés à la recherche soient davantage renforcés dans nos universités pour que nous soyons à la hauteur des enjeux qui se posent à nous dans le cadre de cette mondialisation que nous connaissons. »
Abdoulaye Yéro Baldé a aussi fait savoir que déjà, des recherches dans certains centres du pays ont pu aboutir à des résultats satisfaisants : « Je vous apprends aussi que nous avons des centres de recherche qui ont des résultats probants notamment le centre de recherche sur le plan médicinal à Dubreka qui a fait d’énormes progrès en matière de mise au point de médicaments contre l’hypertension artérielle, contre le paludisme. Je pense aussi à l’Institut d’agronomie de Faranah qui a mis au point une machine agricole adaptée aux réalités de nos terrains. »
Le Premier ministre, Ibrahima Kassory Fonfana, qui n’avait pas pu participer à la cérémonie de lancement de la semaine africaine des sciences, s’est tout de même rendu sur les lieux pour visiter les différentes expositions des créateurs guinéens. A la fin de la visite, il s’est dit fier de ce qu’il a vu : « Je suis très fier pour ce que j’ai vu. J’encourage tous les innovateurs et je leur promets l’engagement du gouvernement à les accompagner. »
Parmi ces expositions, il y a celle d’un étudiant de l’université Gamal dont on pouvait capter la radio dans les environs à partir de sa fréquence. Il a aussi mis au point un système d’allumage et d’extinction du courant électrique selon la lumière du jour ou l’obscurité.