La carbonisation constitue un des principaux facteurs du dérèglement climatique actuellement enregistré à Boffa. Une localité qui jusqu’à ne période récente était connue pour sens civique dans le cadre de la conversation de ses forêts ou de ses zones classées. Mais de nos jours, ces forêts sont menacées par des propriétaires des tronçonneuses et autres producteurs de charbon de bois. Ceci, en complicité avec certains responsables locaux tels, les présidents de district et chefs de secteur.
Il suffit de faire un tour de Balandougou à Kitali ou à Boffa-centre pour se rendre compte de l’ampleur prise par agression de l’homme contre l’environnement. Les arbres qui attiraient la pluie et nous protégeaient contre les vents violents, ont été presque tous abattus pour faire des charbons de bois sans qu’il ne soit suivi par une politique de reboisement.
Un véritable spectacle de désolation qui se passe au vu et su de tout le monde avec le plus souvent la complicité des autorités locales.
Conscient de cet état de fait, le directeur préfectoral de l’environnement, Toupou Péma annonce quelques dispositions prises au niveau de sa direction : « Pour lutter contre ce phénomène, on a déjà mise en place dans les communes rurales des équipes composées de conservateurs de la nature. Nous venons de faire une formation au cours de laquelle je leur ai expliqué le rôle qui est le leur dans les collectivités. En ce qui concerne la carbonisation, on est en train de se battre pour faire revenir la population à ce qu’elle doit faire pour éviter cette pratique. Quand on entend environnement, ce n’est pas seulement au niveau des services techniques. L’environnement concerne tout le monde, y compris la communauté et les services techniques. Si nous nous donnons la main, nous pourrons protéger notre environnement pour l’avenir. Il y a un déficit de sensibilisation et d’information. C’est pourquoi les gens se livrent à la carbonisation. En ce qui concerne le reboisement, ce n’est pas seulement un appui financier de l’État qui pourra à lui seul éradique le fléau, il faut aussi une implication active des communautés. Dans certains pays, chaque année, il y a des familles qui peuvent reboiser des hectares. Mais chez nous, ce sont nos jeunes qui jouent ce rôle par défaut d’emploi ou de sources de revenus. C’est par rapport à tout ceci que nous avons mis en place des équipes pour pouvoir expliquer aux populations les avantages et les inconvénients de la carbonisation. Vous voyez actuellement, il y a des choses qui nous arrivent et qui nous étonnent. Aujourd’hui, à cause du dérèglement climatique, le mois de décembre, qui est habituellement un moment de fraîcheur, est présentement dominé par la chaleur. La carbonisation est l’un des principaux facteurs de cette situation. Je lance un appel aux citoyens de reboiser et d’arrêter d’abattre les gros arbres. Quant aux maires et sous-préfets, je leur rappelle qu’ils ne doivent pas attendre l’appui de l’État pour agir contre la coupe du bois. »
S’agissant de cette coupe de bois, un des fournisseurs de charbons de bois de la localité de Dondé a, sous le sceau de l’anonymat, témoigné qu’ils ont toujours obtenu l’accord des présidents de district avant d’agir.
« Ici, il n’est pas autorisé de toucher à la forêt dans une localité sans l’accord des autorités locale. On donne leur donne le prix de cola avant d’intervenir. Mais ces autorités elles-mêmes sont dans ce business. Parfois, on achète les sacs de charbon de bois avec elles pour aller revendre à Conakry où à Boffa-centre. Nous savons que tout cela détruit l’environnement mais, l’argent que les autorités nous réclament doivent en principe servir à constituer le fonds destiné à reboiser dans la localité », nous a confiés cet interlocuteur anonyme.