En principe, les démembrements de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) reçoivent et gèrent le matériel électoral. Cette fois, la donne a changé. En tout cas, dans certaines localités, des informations en possession de Guineenews font état de la « substitution » des représentations de l’organe en charge des élections par des services déconcentrés de l’administration publique.
Pour rappel, en conférence de presse mercredi dernier, le président de la CENI, Salif Kébé, déclarait qu’en prélude aux législatives reportées au 1er mars, le matériel électoral est en train d’être acheminé à l’intérieur du pays. Pour certaines circonscriptions, laisse-t-il, entendre cet acheminement serait effectif.
Ce que Me Amadou Salif Kébé n’a pas dit, c’est que des services déconcentrés de l’Etat sont exceptionnellement « impliqués » dans ce processus. Selon une source proche de l’opposition, au moins une partie du matériel électoral, serait reçu par les préfets et sous-préfets. La même source indique qu’il y aurait même des localités où c’est au camp militaire que ce matériel est acheminé.
Des membres de démembrements joints par notre rédaction disent ne pas être informés de l’arrivée du matériel. A Nzérékoré, un membre de la CEPI confie à votre quotidien électronique que les urnes sont effectivement remises à la commission électorale préfectorale indépendante (CEPI). Cependant, confirme-t-il, les cartes d’électeurs sont remises au préfet.
A la CENI, un commissaire joint à l’effet de vérifier l’information répond que « ce n’est pas parce que ce sont les préfets qui reçoivent le matériel électoral ». Cependant, concède-t-il, « les préfets s’impliquent pour une question de sécurité, pour ne pas que les gens détruisent le matériel. »
Ce qui renvoie aux menaces d’empêchement des élections que les principaux opposants au régime Condé ne cessent de proférer depuis leur annonce de retrait du processus des législatives qui, désormais, seront couplées au référendum.