En dépit de la gravité des clivages qui minent le pays, la mise en place du groupe national de contact suscitait un certain espoir chez les Guinéens. Celui de voir leur pays se doter d’une structure avec des membres capables de se mettre au-dessus de la mêlée en vue de constituer un recours consensuel quand rien ne va. Mais une première démission reçue lundi dernier par le président dudit groupe vient rappeler qu’il y a du travail à faire pour y arriver.
C’est moins la décision que les raisons invoquées par la démissionnaire qui préoccupent. En effet, jointe au téléphone par Guineenews©, Dr Hawa Dramé est revenue sur les motifs de sa démission datée du 4 novembre. Comme elle l’a mentionné dans la lettre adressée au président du groupe, professeur Salifou Sylla et dont votre quotidien électrique a reçu une copie, la présidente de la Fondation Internationale Tierno et Mariam a rappelé le lourd passif que compte le pays en terme de crise de moralité…
Elle a beau apprécier l’idée et reconnaître « la nécessité d’avoir de personnes au-dessus de la mêlée, capables de ne penser qu’à la Guinée et au Guinéens comme il existe de structures de ce types dans tous les pays paisibles du monde » selon ses propres termes, Dr Hawa Dramé n’a pas continué avec le groupe national de contact.
Une décision qui n’est pas sans cause, selon ses explications. « Là où je ne suis pas d’accord et où je préfère jeter l’éponge, c’est quand je sens qu’il n’y a pas d’honnêteté intellectuelle… », lâche la désormais ex-membre du groupe national de contact. Et d’ajouter: « J’ai constaté que nous n’avancions pas vite alors que l’actualité l’exige. Deuxièmement, que nos réactions étaient très timorées par rapport à la gravité de la situation… » Une sorte de disfonctionnement qui, à l’écouter, est imputable à l’attitude de certains membres qu’elle se garde de nommer. Mais auxquels Dr Dramé reproche une sorte de « dictat », au lieu travailler à convaincre la majorité…
Mais si Dr Dramé n’a pas nommé ceux dont l’attitude l’aurait pousser à quitter le groupe national de contact, elle n’a cependant pas eu autant de difficultés à nommer ceux qu’elle apprécie. Tout au moins certains parmi ces derniers. C’est le cas de professeur Salifou Sylla, président et de Dr Makalé Taraoré, rapporteur du groupe.
Dr Dramé a eu des mots très aimables à l’endroit des deux anciens ministres avec lesquels elle ne connaissait pas auparavant, mais en qui elle a découvert des qualités de compétence, d’humilité, de travail et de respect… Le prototype même de ce qu’elle appelait un peu plutôt « des gens qui ne sont pas dans l’arène, qui ont de la hauteur et l’indépendance qu’il faut pour que les autres les écoutent, pour que leur parole soit audible. »
Comme pour dire qu’en dépit des motifs de déception qui ne manquent pas en Guinée, l’espoir peut être encore permis…