C’est l’une des affaires qui défraient la chronique à Kankan. Dans la nuit du 15 mai dernier aux environs de 4 heures du matin, une dame enceinte du nom de Mariame Kandé est morte par défaut d’assistance au service de la maternité de l’hôpital régional de Kankan.
Après avoir été saisi du dossier, le parquet du tribunal de première instance (TPI) a procédé à des auditions qui ont abouti à l’interpellation et à l’inculpation de plusieurs médecins notamment le chef du service de la maternité, Dr. Mamadi Souaré et la maîtresse des sages-femmes, Mariama Camara.
C’est le procureur de la République près le tribunal de première instance de Kankan, Aly Touré qui a livré à la presse ce jeudi 17 juin ces éléments d’informations.
A en croire les conclusions du procureur, ‘’Mme. Mariame Kandé, a trouvé la mort à l’hôpital régional de Kankan suite à des erreurs et à des négligences médicales.’’
« Il s’est révélé que ce jour, la défunte Mariame Kandé est venue à l’hôpital en état de grossesse avancée. Ils ont découvert que la grossesse n’était plus en état d’évoluer. Donc, il fallait nécessairement procéder à l’expulsion du fœtus sans vie du corps de Mme Mariame Kandé et conséquemment procéder aux traitements subséquents qui s’imposaient. Malheureusement, dans les tracasseries liées aux frais de traitement, cette dame est morte. Tout simplement parce que la sage-femme qui était de service, a demandé à ses parents de payer la somme de 700 milles francs guinéens. Chose que la famille n’a pas pu payer et le service de l’hôpital ne s’est donc pas occupé de la patiente jusqu’à ce qu’elle ait rendu l’âme », a expliqué le Procureur Kaba avant de préciser : ‘’ la poursuite des enquêtes a aussi permis d’inculper dans cette affaire un troisième médecin, Dr.Kaba, deuxième gynécologue au service de la maternité de l’hôpital régional de Kankan. Suite à son audition, le juge a constaté que les faits étaient suffisamment graves à son endroit et qu’il y avait des charges de nature à motiver son inculpation pour des faits d’homicide involontaire. Parce que tout simplement Dr. Kaba était le médecin gynécologue de la semaine au cours de laquelle cet incident malheureux a eu lieu. Il était absent de son poste alors qu’il n’était pas permissionnaire. »
De ce fait, ils étaient au nombre de 3 médecins accusés et inculpés dans cette affaire. Sauf que dans les heures qui ont suivi son interpellation, le dernier a été libéré. Contrairement à de nombreuses personnes qui pensent que c’est sous la menace de boycott des travailleurs du service de la maternité, le procureur soutient que c’est uniquement pour des raisons « purement humanistes ».
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« Dès après son inculpation et sa détention à la maison centrale, on nous a fait savoir qu’il y avait plus de médecins gynécologues à la maternité de l’hôpital régional. On a donc été confronté à un problème. Et donc, le collège des médecins de l’hôpital en rapport avec le gouverneur, a saisi le parquet par rapport à cette doléance. Il fallait donc par humanisme, libérer Dr. Kaba pour aller assurer la permanence, jusqu’à ce que la maternité de l’hôpital régional de Kankan soit pourvu d’un spécialiste gynécologue », a-t-il déclaré.
Enfin, il faut noter que le parquet a décidé de poursuivre tous les inculpés pour ‘’homicide involontaire.’’ Ils risquent, selon le procureur, d’un jusqu’à 5 ans d’emprisonnement et d’une amende d’un à 10 millions de francs guinéens. Mais aucune date n’a pour le moment été fixée pour la tenue de leur procès. Sauf qu’Aly Touré a juste indiqué qu’il aura avoir lieu au plus tard le 13 juillet prochain.
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