La non-participation des membres des Forces Vives de Guinée (FVG) au débat d’orientation constitutionnelle en cours au Conseil National de la Transition (CNT) risque d’avoir des conséquences importantes. Selon Diabaty Doré, président du RPR et vice-président de l’Alliance Nationale pour l’Alternance Démocratique (ANAD), il n’y a aucune garantie que la constitution actuellement en discussion sera conservée par le régime civil qui succédera au pouvoir militaire.
Invité de l’émission « Sans Concession » de Guineenews, Diabaty Doré a abordé le sujet du retour à l’ordre constitutionnel qui oppose les principales coalitions politiques et organisations de la société civile au Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD). Selon cet proche du principal opposant à l’ex-président Alpha Condé, « la Guinée n’a pas besoin d’écrire une nouvelle constitution ». Au contraire, soutient-il, « nous aurions dû réviser la constitution de 2010 pour gagner du temps ».
Selon lui, aucune constitution ne sera meilleure que celle de 2010, même pas celle qui « résistera au temps et à la tentation », comme le promet le pouvoir militaire. Il fait d’ailleurs référence à l’exemple du Mali où « une classe politique s’est levée pour dire qu’un militaire qui est président d’une transition ne devrait pas faire adopter une constitution ». Il suggère plutôt que le militaire élabore la constitution, mais que ce soit l’assemblée nationale, démocratiquement élue par le peuple, et le président civil qui la soumettent ensuite à un référendum.
En outre, Diabaty Doré prévient que même si la constitution actuelle était adoptée, ce serait par une minorité. « Demain, lors du référendum, seulement 20 % des personnes voteront oui, tandis que 80 % s’y opposeront », affirme-t-il… Il prévient également que « le président civil élu soumettra cette constitution à un référendum ».
C’est pourquoi il conseille que « la procédure en cours au CNT fasse une pause pour impliquer les véritables acteurs… ». Il fait allusion aux Forces Vives de Guinée (FVG), qui regroupent les partis politiques ayant recueilli au moins 90 % des voix lors des élections organisées en Guinée depuis 2010. Cette proposition a peu de chances d’être bien accueillie, à moins que le rapport de forces ne l’exige du CNRD.