La Mairie de Matoto peine à connaitre son nouveau locataire. L’opération qui aurait permis d’installer le nouvel élu, a capoté le samedi 16 décembre suite à une confusion dans la salle. Depuis, les deux partis (le RPG et l’UFDG, ndlr) en lice crient victoire chacun de son côté.
Comment sortir de cet imbroglio qui risque d’envenimer l’atmosphère déjà tendue sur la scène politique ? Pour répondre à cette interrogation, nos confrères de la Radio Espace ont reçu ce mercredi matin dans leurs locaux le député Amadou Damaro Camara, président du groupe parlementaire de la mouvance.
Ainsi, à la question de savoir ce qu’il pense de la situation qui prévaut à la mairie de Matoto depuis le week-end dernier, Damaro trouve regrettable ce qui se passe dans cette commune. Il se dit déçu des commentaires des uns et des autres à propos de l’interruption de l’opération pouvant aboutir à d’installation du nouveau maire.
Il demande par conséquent aux acteurs de se ressaisir et laisser le ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation faire son travail : « Cellou et ses lieutenants n’ont pas le droit de décider à la place du ministère qui a supervisé l’opération. Il n’est pas le Président de la République ! »
Le ministre Bouréima Condé a-t-il le droit d’invalider l’installation d’un maire ?
« Toutes les communes du pays ont été installées par le ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation. Et puis comment une structure habilitée à organiser et à valider un vote ne peut pas l’invalider ? Si le processus est interrompu, pourquoi il ne pas invalider l’opération ? Vous parlez de juge, des tribunaux, mais est ce que l’UFDG reconnait leur existence ? Les responsables de ce parti se sont déjà prononcés sur ce sujet !…Pour le cas de Matoto, je dis encore oui. Le ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation est l’arbitre et le commissaire du match.»
A quoi doit-on s’attendre désormais ?
« Le processus n’est pas fini. C’est à reprendre. Ça doit se reprendre dans un environnement plus sécurisé. Tout ce qui s’est passé le samedi à Matoto est déplorable. C’est parce que l’environnement n’était pas mieux sécurisé. Il faut signaler que c’est une affaire de Matoto. Une affaire des populations de Matoto. Ce n’est pas une affaire de Bambeto… Que les conseiller reviennent pour la reprise ! C’est à reprendre ».
A propos du mouvement déclenché ce matin par les jeunes militants du RPG à la commune de Matoto, le président du groupe parlementaire de la mouvance affirme que c’est illégal de vouloir installer le maire RPG dans les conditions actuelles. « Nous sommes débordés par des jeunes loups du parti. Ce qui se passe à Matoto ne provient pas de la décision du parti. Peut-être, c’est une manifestation des jeunes qui veulent exprimer qu’ils existent. Ce n’est pas une décision du parti… Mais n’oubliez pas que les militants de l’UFDG avaient cassé aussi à Kindia dans les mêmes circonstances !», a-t-il signalé avant de déplorer le comportement des jeunes politiciens. « C’est regrettable qu’il n’y ait plus d’éthique, d’idéal, de moralité aujourd’hui. C’est l’argent, l’argent….L’argent a coulé partout…Il y a même eu achat de voiture ici à Matoto. L’opposition acheté des véhicules ici à Matoto…. L’UFDG a distribué l’argent aux conseillers…c’est regrettable pour tous les jeunes.»
Que dit Damaro des images projetées par la presse présente dans la salle où il y a eu le décompte ?
« Beaucoup de médias sont à la solde de l’UFDG. Et c’est vraiment triste que les journalistes agissent ainsi. La machine de propagande de l’UFDG est plus redoutable que la nôtre. Il y a eu tellement de mensonges ! Cellou ou l’UFDG a deux choix : soit revenir reprendre le vote ou prendre la rue comme d’habitude…Mais ils l’ont tenté à Kindia sans résultats. Qu’ils se rappellent !»
Pour ce qui concerne l’installation des PA, le député a rappelé aux journalistes qu’il y a longtemps il a proposé cette mesure pour mettre fin à la violence sur l’axe Hamdallaye-Bambeto-Coza. « J’ai proposé cela depuis longtemps. Beaucoup ne croyaient pas à cette solution. Mais aujourd’hui, tous ceux qui vivent là-bas me disent merci ! Leurs boutiques sont ouvertes désormais nuit et jour ! Moi je préfère marcher tranquillement dans une haie de bérets rouges que de marcher avec la peur au ventre avec des civils armés. Les jihadistes ne portent pas de treillis! »