Dans trois jours, la Guinée va commémorer le dixième anniversaire de la mort du deuxième président de la République de Guinée, le Général Lansana Conté. Après vingt quatre (24) ans de règne sans partage, ‘’le président paysan’’ a rendu l’âme le 22 décembre 2008 après une longue maladie. Pendant les 24 années passées à la tête de la Guinée, de 1984 à 2008, le Général a eu une admiration toute particulière pour certains de ses compatriotes. C’est le cas de l’actuel président de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée qui a travaillé une dizaine d’années auprès de feu Lansana Conté comme ministre d’abord et ensuite comme Premier ministre.
Interrogé par votre quotidien sur ce qu’il retient de l’homme, Cellou Dalein Diallo dit qu’il garde de lui « l’humilité, l’attachement à l’unité des Guinéens, l’attachement à la paix et la peur de l’injustice ».
Pour Cellou Dalein Diallo, Lansana Conté est aussi l’homme qui a apporté la liberté aux Guinéens. « Le bilan de Conté pour moi c’est d’abord la liberté des citoyens » entame l’ancien collaborateur de feu Général Conté. Et de poursuivre en ces termes : « On ne peut contester que feu Ahmed Sékou Touré est le père de l’indépendance du pays. Mais le père de la liberté des Guinéens c’est Lansana Conté. Il a libéralisé la politique, il a libéralisé l’économie, il a libéré les citoyens de la peur. C’est lui qui a été acteur de la liberté d’expression, la liberté d’entreprendre, la liberté de mouvement. C’est avec lui que le citoyen guinéen eut la liberté de construire la maison qu’il veut, de rentrer dans son pays avec tout ce qu’il a eu à l’extérieur, d’exercer son droit de propriété sur son bétail, sur sa récolte. C’est en son temps qu’on a banni la fourniture de la norme, la fourniture obligatoire de bétail… Vraiment, il a libéré le citoyen guinéen. Certes, la Guinée a été libre en 1958 avec feu Sékou Touré mais le Guinéen, pris individuellement, a été libre avec Général Lansana Conté »
Parlant toujours du bilan de feu Lansana Conté, celui qui a été pendant quelques années son ministre des Travaux publics, n’a pas manqué d’énumérer la réalisation de quelques infrastructures routières effectuées en son temps. D’après Cellou Dalein, Général Conté était un grand routier. « Il n’aimait pas l’avion et il avait horreur des bacs », fait-il savoir. « Quand j’étais donc ministre des TP, on a eu à éliminer plusieurs bacs. Nous avons construit le pont sur le Niger à Yirikiri à Kouroussa, un pont de 372 m. Et quelques mois après, j’ai lancé les travaux de la route Kankan-Siguiri-Kourémalé, il y avait deux grands ouvrages à construire dessus. Les deux bacs qui se trouvaient entre Siguiri et Kankan ont donc disparu. Il y avait aussi un autre bac sur le Diani qu’on à réussi à faire disparaître en construisant la route Sérédou-Nzérékoré-Lola. Nous avons pu également construire le pont sur la Fatala », dira en substance Cellou Dalein Diallo.
S’exprimant sur la qualité de feu Général Lansana Conté, le président de l’UFDG qui a eu le privilège de le côtoyer pendant une décennie, a vanté l’intelligence du « président paysan ». A l’en croire, « le général était très intelligent, il n’était pas jaloux et il n’était pas haineux ». Général Conté avait également, selon lui, une grande capacité d’écoute. «Il écoutait beaucoup et tout le monde avant de prendre une décision importante. Parce qu’il voulait toujours s’assurer que ça va à l’intérêt du pays et non à des intérêts particuliers », ajoute l’ancien Premier ministre de feu général Conté qui déclare avoir gardé de bons rapports avec le défunt président même après son départ du gouvernement.