Le bruit qui court autour d’une mission de chefs d’Etat de la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) enfle de plus en plus. Mais à en croire certaines informations qui parviennent à notre desk et qui sont confirmées par certains consultas à Conakry, Cette mission, sauf changement de dernière minute, risque de ne pas avoir lieu.
Dans la presse locale et étrangère, il est dit que la mission attendue, serait composée des présidents nigérian et ivoirien. Mais d’autres sources évoquent la venue de président ghanéen, Nana Akufu Ado comme médiateur en lieu et place du président en exercice de la CEDEAO, Mahamadou Issoufou, qui ne serait pas la bienvenue à Conakry…
Mais le moins qu’on puisse dire, c’est que ce dossier se veut plus discret. En tout cas, il est impossible d’avoir un interlocuteur pour la conformer ou infirmer les informations pendant que celles-là sont des plus contradictoires à Conakry. Du protocole au Secrétariat général de la Présidence de la République en passant par le bureau de presse, c’est silence radio.
Aux dernières nouvelles, une source anonyme proche du bureau de la CEDEAO à Conakry confiait à Guineenews que sa représentation n’en était pas informée. Néanmoins, prudence oblige, la même source avoue que les fonctionnaires de l’organisation où il est en service ne sont pas systématiquement informés de toutes les missions. Insistant sur le caractère particulier de cette dernière…
Pour rappel, il y a deux semaines, une mission de ce type avait été annoncée par la président en exercice de la CEDEAO. Mais formellement démentie par les services de la Présidence de la République en l’occurrence l’ambassadeur Directeur du protocole, Mamadi Sinkoun Kaba.
Dans la foulée de cette confusion, le président de la République avait décidé, dans une adresse à la nation, de reporter légèrement le double scrutin qui était initialement prévu pour le 1er mars. La CEDEAO a dépêché, entretemps, une mission technique d’audit du fichier électoral guinéen qui a publié son rapport le 10 mars dernier. Avec des recommandations dont la principale préconise le retrait de près de 2, 5 millions « d’électeurs litigieux » dudit fichier. A la suite de ce rapport, le président Alpha Condé a pris un décret le vendredi dernier fixant le double scrutin désormais au 22 mars prochain.
Une date à laquelle, le président Condé semble tenir. En tout cas, selon une source diplomatique, aux dernières nouvelles, la mission tant attendue pourrait ne pas avoir lieu. Une information qu’une source gouvernementale nous aurait confirmée tout en indiquant que c’est à la demande non pas de la Guinée mais des membres de la mission de la CEDEAO. Ces auraient invoqué, nous rapporte notre source, des raisons sanitaires en faisant allusion à la pandémie de coronavirus (COVID-19) dont la propagation sur le continent africain commence à être de plus en plus préoccupante pour de nombreux dirigeants.