«Je n’ai pas de réponse à donner au Président de la République… Il n’est pas notre interlocuteur. C’est un Chef de l’Etat. Il y a des gens mandatés par le gouvernement pour les négociations. Ce sont eux nos interlocuteurs directs. C’est à eux je peux répondre et non au président de la République…» C’est la réponse qu’a donnée le secrétaire général du SLECG ce mercredi matin à nos confrères de « l’émission Grande Gueule » de la Radio Espace.
Pour Aboubacar Soumah, il n’est pas encore tard. Les huit millions sont négociables. «…S’il vous plait messieurs les journalistes ! Quel que soit le montant que nous réclamons, c’est l’éducation. Elle n’a pas de prix. D’ailleurs, nous demandons huit millions. C’est au gouvernent de nous proposer quelque chose par rapport à notre demande! C’est à lui de nous dire combien il peut donner. Nous ne voulons pas forcément être au même niveau que les ministres ou les directeurs. Nous demandons le minimum…»
Mais où se situe présentement le problème ? Qu’est ce qui bloque ?
A cette question, le secrétaire général du SLECG accuse la mauvaise volonté du gouvernement qui, selon lui, refuse d’aller à la table de négociations. « Ecoutez ! C’est le gouvernement. Nous sommes toujours présentés dans la salle de négociations. Mais c’est le gouvernement qui n’a pas la volonté. Ou si volonté il y a, aujourd’hui, c’est un groupe qui se présente dans la salle, demain c’est un autre. Et parfois ceux qu’on mandate pour les négociations ne maitrisent pas le sujet….Pire, au moment où on les attend, ils procèdent aux recrutements des forgerons, des mécaniciens, des menuisiers, des tapissiers, des vendeuses de cacahuètes et d’eau glacée pour remplacer les enseignants formés à la pédagogie, les enseignants expérimentés. Au lieu de reconnaitre que la grève a réussi à 100% de Kassa à Yomou à l’exception de quelques écoles à Kankan, ils demandent aux parents d’élèves de laisser leurs enfants aller en classe. Comme quoi, les cours ont repris. Où est le sérieux ?»
Que pense-t-il de la proposition du Premier ministre qui promet de faire une tournée à l’intérieur du pays pour parler des logements sociaux pour les enseignants ?
Soumah n’a pas voulu se prêter à cette interrogation. Il s’est contenté de dire que le mieux pour le chef de gouvernement s’est de se pencher sur la revendication des enseignants. Pour lui, cette sortie programmée de Kassory Fofana est une fuite en avant.
Que sont devenus les premiers négociateurs ? C’est-à-dire le ministre Tibou Kamara et le Médiateur Mohamed Saïd Fofana ?
« C’est le gouvernement qui les a écartés. Sinon c’est Tibou qui a signé le protocole d’accord. Mais demandez plutôt au gouvernement… »
A la question de savoir depuis le début de la crise combien l’Etat a dépensé pour face aux enseignants, Aboubacar Soumah, s’est énervé et a retourné la question aux journalistes : « …Vous parlez de quels rajouts ? Où ces rajouts nous ont emmenés ? Quels sont les problèmes résolus ? Le panier de la ménagère par rapport à ces rajouts, c’est quoi ? «
Soumah et son groupe n’en font-ils pas de trop ? Savent-ils qu’à force de tirer sur la corde, elle peut se casser ? Au cas où il n’y pas de solution escomptée et que l’Etat recrute des enseignants pour les remplacer et gèle les salaires des grévistes, ne courent-ils pas le risque de voir les enseignants se retourner contre eux ?
Cette question a irrité le secrétaire général du SLECG qui s’est pris aux confrères. « Ce n’est pas une question que doit poser un journaliste. Il faut être objectif. La Guinée a ratifié les conventions internationales. La grève est un droit reconnu. On ne peut pas remplacer un travailleur parce qu’il a fait la grève. Ce n’est pas possible. Nulle part au monde… Nous réclamons un droit! C’est l’argent du budget de l’Etat. Cela n’appartient à personne… On ne peut non plus couper le salaire d’un fonctionnaire. Lisez bien les lois messieurs les journalistes.»
A écouter Aboubacar Soumah et ses hommes, ils ne sont pas prêts à céder malgré les menaces que fait planer le gouvernement.