La grève des travailleurs de la Société Guinéenne de Palmiers à huiles et de l’Hévéa (SOGUIPAH) commence à porter fruit. Dos au mur, la Direction générale a payé la semaine dernière un mois de salaire sur les trois que réclament les travailleurs de l’entreprise, a appris Guineenews ce lundi 24 février au siège de la Société sis à Coléah, dans la commune de Matam.
Devant ses collègues massivement mobilisés, le chef de division transit à la SOGUIPAH, Sammuel Izazi, a annoncé que la Direction générale et le syndicat pourraient se retrouver ce lundi sous la médiation du ministère de l’Agriculture.
« Nous ne réclamons que le payement de nos arriérés de salaires. Nous voulons que le salaire soit payé à temps et de façon régulière. Le département de l’Agriculture nous a fait savoir qu’il a invité la Direction générale de la SOGUIPAH et le collège syndical ce lundi 24 février pour se pencher sur la question. Nous ne sommes pas contre la Direction générale, nous ne réclamons que nos salaires. Coincés, ils nous ont payé le mois de décembre 2019. Il reste les mois de janvier et février parce que nous sommes payés au plus tard, le 22 de chaque mois », a-t-il expliqué.
Prenant la parole, N’fanly Camara, l’administrateur à la SOGUIPAH a déclaré que rien ne va au sein de la société parce qu’il y a trois mois que les travailleurs ne sont pas payés. « Le Directeur général a un mauvais style de management qui ne dit pas son nom. Il a été nommé à ce poste pour faire de meilleurs résultats pour que l’entreprise prospère. Aujourd’hui, il y a un dysfonctionnement à tous les niveaux et des licenciements abusifs », a-t-il dénoncé.
Pour sa part, Fatoumata Binta Baldé, a déploré le fait que le Direction générale de la SOGUIPAH communautarise cette revendication salariale. « Il n’y a pas de violences. Nous ne réclamons que notre droit. Aujourd’hui, ils ne font qu’intimider nos collègues qui sont à Diécké. Ils ont invité tous les travailleurs à Yomou pour une manifestation de soutien à la direction générale. Nous ne sommes pas contre, nous ne réclamons que nos salaires », a-t-il rappelé.
Même son de cloche chez Karamoko Konaté : « Cela fait une semaine aujourd’hui que nous réclamons nos salaires. La Direction générale est restée sourde face à nos revendications. Ils ont préféré donner de l’argent à certains de nos collègues qui sont du côté de Diécké pour une manifestation de soutien juste pour pouvoir tromper l’opinion nationale en faisant croire qu’il n’y a pas de grève à Diécké. Nous demandons au président de la République Alpha Condé de nous venir en aide».