Dans une interview accordée à votre quotidien en ligne dont nous vous livrons un extrait, Dr Faya Millimono, président du Bloc Libéral (BL), a exprimé son soutien moral aux journalistes et à tous les malades du COVID-19 avant de dénoncer l’amateurisme dans la gestion de cette pandémie par les responsables en charge.
« Permettez-moi de commencer par souhaiter prompt rétablissement à nos amis dont on a entendu parler les noms, qui ont été testés positifs. Je veux parler d’Aboubacar Diallo d’Espace, Moussa Yéro Bah d’Espace, Mohamed Mara d’Espace, Mamadou Oury Diallo de Gangan TV et Mognouma Cissé de radio Djigui. Ce sont des gens pour qui je formule mes prières. Que Dieu fasse qu’ils recouvrent la santé. Je n’oublierai pas cette dame, Dr Makalé Traoré. Quand je pense, je dis non ce n’est pas possible. Ce virus ne peut pas s’attaquer aussi à des personnes excellentes. C’est une femme que j’ai pratiquée, je formule vraiment des prières pour leur santé et celle de leur famille. Je formule les mêmes vœux pour tous nos compatriotes qui sont malades de coronavirus. Et que Dieu nous protège tous ! », a déclaré d’entrée de jeu le président du BL.
En effet, le BL a été le premier parti politique guinéen qui, dans une déclaration datée du 18 mars 2020, à interpeller les autorités guinéennes à prendre au sérieux la menace du COVID-19 et à s’engager vers les mesures à prendre pour la protection du peuple de Guinée.
Pour Dr Faya, cet appel n’a pas été entendu. Raison invoquée : « Alpha Condé a été lourd pour aller de l’avant par rapport à son coup d’Etat constitutionnel. Et je sais que le 22 mars beaucoup de Guinéens ont été exposés à ce virus. Juste après, on est revenu à la charge, au moment où on commençait à voir les conséquences de ce qui s’est passé le 22 mars parce qu’on nous a parlé de 4 cas positifs ici à Conakry. En ce moment-là, tout semblait être localisé d’abord dans le périmètre de Conakry. Nous avons fait une autre déclaration dans laquelle, l’une des réclamations était de mettre Conakry en quarantaine. Ça, c’est protéger l’arrière-pays et surtout prendre des mesures pour préparer l’arrière-pays à gérer cette situation avec moins de risque. Nous avions également, dans cette autre déclaration, demandé d’autres mesures. Malheureusement tout est une question d’opportunité. Profiter d’une opportunités, c’est agir à temps. Si vous agissez d’une minute avant, c’est trop tôt. Si vous agissez d’une minute après, c’est trop tard. Dans notre déclaration, nous invitions les autorités à décréter le 29 mars, la quarantaine pour Conakry. Le Président de la République a agi 72 heures après. Après qu’on ait identifié un cas à Fria, un à Kamsar, un à Labé, un à Kankan et un à Siguiri. Ce qui est clair, c’est que beaucoup de personnes contacts avaient déjà fait le chemin de l’intérieur d’où le risque aujourd’hui auquel toute la population guinéenne est exposée », a expliqué le leader du BL.
Plus loin, Dr Faya regrette que ceux dont l’amateurisme a été connu dans la gestion d’Ebola soient les mêmes choisis par Alpha Condé pour la gestion de la pandémie actuelle.
« Ça nous appelle un peu l’amateurisme avec lequel Ebola a été géré dans ce pays. On a perdu des milliers de nos compatriotes. Il y a des familles entières qui ont été décimées. On est à peu près sur la même lancée. D’abord toutes les aides qu’on a eues à cette occasion, ceux qui ont géré la lutte contre le virus Ebola en ont fait un business. D’où, après que la maladie a été vaincue, ils ont provoqué un incendie dans leur bureau pour qu’aucune donnée ne soit disponible. Vous pouvez faire un audit quand quelque chose existe. Mais si tous les ordinateurs étaient brûlés, personne ne sait l’argent qui a été donné, par qui il a été donné, qui a géré, à quoi on l’a utilisé. Et, curieusement, c’est la même personne qu’Alpha Condé choisie pour être encore monsieur N0 1 (Ndlr, Dr Sakoba Keita) dans la gestion du coronavirus. L’amateurisme continue», déplore-t-il.
Le président du BL interpelle les populations à adopter l’attitude de l’orphelin. « L’orphelin, c’est celui qui apprend tout quand les enfants qui ont leurs parents vivants bénéficient de l’enseignement de ces derniers. Puisque cet enseignement n’est pas destiné à l’orphelin, il écoute et il pratique. Aujourd’hui, la Guinée est orpheline. Il faut que nous écoutions les parents des autres. Quand en Côte d’Ivoire, on prend des mesures qui s’avèrent efficaces, utilisons comme si nous étions Ivoiriens. Puisque les réseaux sociaux nous permettent aujourd’hui de vivre en temps réel ce qui se fait en Côte d‘Ivoire, au Sénégal, en France ou ailleurs, comportons-nous comme l’orphelin. Le reste, Dieu va nous aider. Suivons à la lettre toutes les mesures qui sont en train d’être conseillées par les papas et les mamans des autres », a conseillé le leader du Bloc Libéral.