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Covid-19 : Deux présidents de districts arrêtés pour « rébellion » contre des mesures de confinement

Il est difficile pour certains Guinéens de respecter les mesures interdisant tout déplacement de Conakry vers l’intérieur. Malgré le déploiement de plusieurs forces de l’ordre sur les différentes sorties de Conakry, certains chauffeurs arrivent à passer sous les mailles des filets, ou tout de même tentent d’y passer. A cause de nombreux barrages sur la route Coyah-Kindia, les chauffeurs passent par Mafereinya (Forécariah) pour sortir vers Mambia.

Des jeunes des districts de Kounsita et de Tambaya, dans la sous-préfecture de Wonkifong, préfecture de Coyah, ont profité de l’important trafic sur la route nationale N°4 pour ériger un barrage chez eux dont la traversée coûtera 50 mille GNF pour chaque véhicule.

Malheureusement pour les automobilistes, une équipe mixte de gendarmes et de militaires est postée plus loin. Celle-ci fait retourner vers Coyah tous les véhicules ne détenant pas une autorisation de sortir de Conakry délivrée par le ministère de la Santé.

Cela n’a pas été du goût des jeunes de Kounsita et de Tambaya. Selon nos informations, ils ont caillassé des véhicules des forces de défense et de sécurité. Les faits se sont passés le 20 avril. Les présidents des districts de Tambaya et de Kounsita et un imam sont accusés d’inciter les jeunes à s’attaquer aux forces de défense.

«L’imam a été arrêté parce qu’il était avec les jeunes. Un des présidents de district a dit que même si le président Alpha Condé venait là-bas, il devra passer par lui pour traverser », a affirmé un haut gradé de l’armée qui a promis de lui faire payer une telle rébellion.

Le 21 avril, aux environs de 13h, ces responsables étaient en train d’être auditionnés à la Brigade de recherche (BR) de Coyah. Au même moment, plusieurs passagers sont débarqués au camp militaire de Coyah. Eux, comme les chauffeurs, sont libres de partir, mais les véhicules ne peuvent pas sortir. A l’ère du Coronavirus, le propriétaire d’une habitation devant laquelle s’étaient installés de nombreux passagers, est venu au poste de garde du camp pour les interpeller sur cette situation : « Madame, cherchez à faire quitter ces gens-là devant chez moi. Moi, je ne veux pas tout ce monde-là chez moi pendant cette maladie. Aidez-moi, s’il vous plait madame. Ils n’ont qu’à quitter ici. »

Peu après, deux véhicules pleins de passagers arrivent. Ils sont suivis des pickups de militaires et de gendarmes. Ils venaient d’être interceptés en pleine brousse, au niveau de la déviation de la route nationale.

Un officier explique le sort de ces automobilistes : « Leur sort ? Ils sont libres de partir. Mais les véhicules seront là pendant quelques jours, peut-être une semaine. Quand ils vont récupérer leurs véhicules, ils sauront respecter les mesures de confinement. Leur exemple va servir aux autres chauffeurs qui tenteront de sortir de Conakry. »

Un autre soutient qu’à Kouria, la stratégie mise contre les conducteurs de taxi-moto, c’est une fois le contrôle de température effectuée, on retient la moto jusqu’à 19h. Après 19h, le motard récupère son engin. « C’est lui qui sait maintenant s’il va continuer devant ou se retourner avant que 21h ne le trouve dehors », ajoute-t-il.

Pour rappel, dans le cadre de l’instauration de l’état d’urgence sanitaire, le président de la République a interdit les mouvements des citoyens de Conakry vers l’intérieur du pays. Cette mesure vise à empêcher la propagation du Coronavirus dans les villes de provinces.

 

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