La deuxième vague du coronavirus prend de l’ampleur dans le monde et particulièrement en Guinée. A cet effet, la situation à la maison centrale de Conakry devient particulièrement inquiétante. En tout cas, des sources proches des détenus, s’inquiètent du nombre de personnes contaminées, comparativement au nombre de places disponibles au centre de traitement aménagé et aussi, le protocole de traitement qui ne serait pas adapté. Même si du côté des autorités, on soutient qu’il n’y a pas péril en la demeure
A la maison centrale de Conakry, « depuis le mardi les dépistages sont arrêtés en raison de la non disponibilité de places, tous les lits étant occupés », nous rapportent nos sources.
Pour cause, nous explique-t-on, dans un document transmis à notre rédaction, «le centre de traitement du covid19 ne dispose que de 60 places pour les hommes et 10 places pour les dames ».
Toujours selon le même texte, cette interruption serait due à « l’arrivée lundi avec un test positif de 30 personnes et malheureusement il n’y avait que 20 places disponibles, les 10 autres ont été tout simplement renvoyés dans leurs calles bien qu’ayant été testés positifs ».
Ce qui est incompréhensible, à en croire à notre interlocuteur, c’est le fait de « (…) garder des personnes (asymptomatiques) ayant épuisé le protocole de traitement de 14 jours et dont la maladie ne se développe pas…». Pendant ce temps, explique le document, « (…) on sait aujourd’hui les techniques de détection via le test PCR sont tellement performantes qu’elles les détectent, quand bien même ces traces ne sont plus contagieuses. C’est pour cela qu’il est désormais inutile de faire un test de contrôle après un premier PCR positif avec la souche historique ».
«Mais malheureusement la pratique en Guinée dans les prisons ne tient pas compte de cela au risque s’aggraver et de généraliser la pandémie dans la principale prison guinéenne », dénonce le document. Et d’ajouter que «cela met en danger la vie des gens comme Ousmane Gaoual qui est dans ce centre depuis 24 jours et ne présente aucun signe de cette maladie parce qu’asymptomatique et ne souffriraient pas de covid19 ».
Mais du côté du ministère de la justice, on soutient le contraire. «Nous pouvons vous garantir qu’aujourd’hui, il n’y a pas de surpeuplement de personnes atteintes de covid. Sur les 1000 et quelques détenus, nous n’avons pour le moment que 64 qui sont tous admis au niveau du centre de traitement épidémiologique de la maison centrale de Conakry où on a deux chapiteaux d’une capacité de 70 lits chacun… », répond le conseil à la communication, Sékou Keïta au téléphone de Guineenews.
En attendant de savoir qui des autorités et des proches des détenus dit vrai, l’on rappelle que les nations unis ont toujours plaidé pour que les autorités des pays membres prennent des dispositions diminuer les risque contagion parmi les populations carcérales. Quitte à mettre en liberté, même sous contrôle judiciaire, ceux qui offrent de garanties de ne pas fuir. Et élargir ceux qui ont purgé la peine maximale encourue alors qu’ils sont toujours en détention provisoire, sans jugement depuis plusieurs années.