Ce mercredi, lendemain de la publication du décret sur le couplage des législatives et du référendum, la commission électorale nationale indépendante (CENI) a animé une conférence presse, lors de laquelle son président Me Salif Kébé a tenté de se défendre aux yeux d’une opinion qui qualifie son Organe de gestion des élections d’un simple appendice de l’exécutif.
La première question à laquelle il a répondue lors de cette conférence de presse, porte exactement sur le référendum dont le couplage avec les législatives a été finalement décidé par le gouvernement. Et dans sa réponse, Me Salif Kébé s’est entouré de beaucoup de précautions. Probablement pour ne pas conforter dans leur position ceux qui l’accusent d’obéir aux ordres du pouvoir.
A la question de savoir s’il avait été surpris par le décret du couplage, il répond donc par « oui et non ». Puis, il ajoute qu’il « n’a pas été consulté en tant que président d’institution ».
Avant de tempérer: « mais, vous savez qu’une ordonnance était intervenue pour organiser, structurer l’organisation du référendum. Compte tenu du vide juridique qui existe… Donc je savais que le référendum était en préparation. »
Même si, rajoute-t-il, « …vu ce que nous avons fait jusqu’à présent en terme d’acquisition de matériel, je me disais que ce n’est pas un couplage. »
Tout en concédant que … »le couplage pose problème », Me Kébé rappelle que « tous les Guinéens qui suivent l’activité savaient qu’un référendum était acté et un texte de la constitution avait été mis en ligne dans certains sites. L’ordonnance est intervenue pour rappeler le trou qu’il y avait dans la loi. Donc naturellement nous pensions qu’à un moment ou un autre on aurait eu à organiser un référendum. »
« Mais, insiste-t-il encore, dire que les deux vont être cumulés (législatives et référendum), c’est ce que je ne pouvais pas préjuger… »
Avant d’ajouter, encore comme pour dire qu’il n’est pas dans les secrets du palais, que « là également je ne l’ai appris que très tard la nuit parce que je n’ai pas suivi le décret. J’étais encore là au bureau… »
Mais comme pour dire que le vin est tiré, il faut le boire, le conférencier se résigne à projeter son institution vers l’avenir. « … Il nous reste nous CENI à nous organiser pour combler la partie du matériel qui n’est pas encore là… », suggère-t-il.
« Si on peut l’obtenir d’ici le… » glisse-t-il, avant de se reprendre « …enfin nous sommes obligés de l’obtenir d’ici le 1er mars. »
Et de tenter de rassurer en ces termes: « Mais ce n’est pas le plus difficile. Le plus difficile est en train d’être fait où c’est derrière nous: c’est la stabilisation du fichier électoral, c’est tout ce que nous sommes en train de faire sur le plan logistique… »
Une façon d’être logique avec soi-même comme il disait dans son propos introductif que « si un décret est intervenu hier soir, cela vient ajouter encore du travail pour la CENI. Et nous sommes en train de nous réunir pour voir comment aborder toutes ces questions. Et techniquement comment organiser les élections; en même temps les législatives qui comportent deux scrutins (uninominal et national) et le référendum. »
C’est donc au terme de cette réunion que l’opinion pourrait en savoir davantage sur la faisabilité du référendum si la CENI accepte de jouer la carte de la transparence.