Dans le bras de fer qu’il a engagé contre les militaires au pouvoir en Guinée, le front national pour la défense de la constitution n’entend se donner aucune limite. Les avocats du FNDC viennent de saisir le président français d’une «demande de suspension de la coopération militaire avec la Guinée », précisant que cela intervient «dans un contexte de grave atteinte aux Droits de l’homme en Guinée ».
Il s’agit d’une correspondance du cabinet William Bourdon et d’autres avocats français dont Guineenews s’est procuré copie adressée à l’Elysée. «Nous vous écrivons pour vous faire part de l’incompréhension la plus totale du FNDC devant la décision du gouvernement français de reprendre la coopération militaire et sécuritaire avec la Guinée », entame les conseils Français du FNDC. Et d’expliquer «qu’en effet, alors que cette coopération avait pris fin après le coup d’Etat en septembre 2021, il résulte notamment d’un article publié le 7 octobre 2022 par le site Africa Intelligence que « la junte du colonel Mamadi Doumbouya a sollicité Paris pour une assistance militaire le long de sa frontière nord-est au printemps dernier ». Et que «le gouvernement français aurait répondu favorablement à cette demande, favorisant un rapprochement militaire entre la France et la Guinée».
Poursuivant, le document indique que «ce rapprochement s’est notamment traduit par l’élévation de plusieurs officiers de l’armée française au grade de chevalier de l’ordre national du mérite, par le colonel Doumbouya».
Plus loin, affirment-t-ils, «c’est donc tout à fait volontairement que la France apporte son soutien à la Guinée », accusent Me William Burdon et cie. Et d’ajouter «qu’il est bien certain que tous les moyens directement et indirectement mis à la disposition de la junte militaire guinéenne, dans le cadre de toute coopération militaire et sécuritaire, pourrait être mobilisés au service de la répression ». Non sans insister sur le fait que «cette coopération entraîne des effets indésirables dans la capacité des autorités guinéennes à pouvoir se maintenir au pouvoir, en dépit des engagements qui avaient été pris quant à une transition démocratique rapide».
Poursuivant, les avocats ont signifié à Emanuel Macron que «…de la sidération du FNDC, émanation de la société civile en Guinée, face à la reprise de la coopération militaire que notre cliente vous demande de suspendre de nouveau ». Précisant que «la persistance d’une coopération serait une atteinte manifeste aux droits fondamentaux, alors que la junte militaire s’enferme dans une conservation du pouvoir au prix d’une répression brutale». Avant de terminer par informer que «nous adressons copie à madame Agnès CALLAMARD, secrétaire général d’Amnesty International ainsi qu’à madame Béatrice JEANNEROD, dirigeant le bureau de Paris de Human Writh Watch».
A noter que le document a repris beaucoup de d’organisations de droits de l’homme et de médias occidentaux, sans oublier les coupures de presse et autres liens d’articles illustrant les allégations.