La grande alliance des partis de l’opposition sénégalaise, annoncée depuis plusieurs mois, a été officiellement portée sur les fonts baptismaux le 2 septembre dernier à Dakar. Avec une défection de taille, celle du PDS, l’ancien parti au pouvoir de Me. Abdoulaye Wade. Yewwi Askan Wi, le nom de cette coalition, était censé regrouper le PDS, le Pastef de Sonko Ousmane, le mouvement Txawu Sénégal de Khalifa Sall, l’ex-maire de Dakar …
Avec cette plateforme, l’opposition espérait faire barrage à l’ambition de l’APR du président Mackry Sall de continuer à diriger le Sénégal au-delà de 2024. Cette mission, même si elle est encore à portée de main, semble être compliquée pour les opposants à Macky Sall, qui ne parviennent pas à accorder leurs violons sur la voie pour y arriver.
Par ailleurs, bien avant le Sénégal, en Côte d’Ivoire et en Guinée, les tentatives des partis de l’opposition de former un front commun pour (re) ou conquérir le pouvoir, ont été vouées à l’échec. Ils ont toujours pêché par leur manque de cohésion et de stratégies pour réaliser l’alternance.
En Guinée, depuis le passage en force du projet controversé de changement constitutionnel et la réélection du président Alpha Condé pour un troisième bail du palais Sékhoutoureya, l’UFDG, le principal parti de l’opposition, entre interpellations, détentions de ses militants et responsables sans oublier les restrictions de mobilité imposées à d’autres, y compris son leader, ne cesse subir le rouleau compresseur du régime de Conakry, décidé de l’isoler voire de ‘’l’anéantir’’ si possible.
Face à ce défi existentiel implacable, son président, l’ancien Premier ministre Cellou Dalein Diallo tente d’organiser la résistance. Pour ce faire, il entreprendra des démarches auprès d’autres partis de l’opposition, notamment l’UFR de Sidya Touré et le PEDN de Lansana Kouyaté. En vue de retrouver la cohésion, l’union sacrée entre les différents partis de l’opposition, déjà rudement mise en mal depuis la tenue du double scrutin législatif et référendaire du 22 mars 2020 puis de la présidentielle du 18 octobre de la même année.
Ce rêve de Cellou Dalein de voir l’opposition plurielle guinéenne remonter ses querelles byzantines en se présentant comme une véritable force alternative au pouvoir en place, semble battre de l’aile s’il n’est pas brisé depuis que le PEDN de l’ex-PM Lansana Kouyaté a décidé de se retirer de ce projet.
Cette sempiternelle division de l’opposition due à son incapacité de se mettre d’accord autour de l’essentiel pour pouvoir mieux peser sur l’échiquier politique national, ne profite qu’au président Alpha Condé et à ses alliés. Surtout quand on sait que celui-ci n’a jamais fait mystère de sa volonté d’en finir d’ici quelques années avec ce qu’il appelle, avec plus ou moins de condescendance le « club d’anciens Premiers ministres opposants. »