Ces derniers temps, de nombreux jeunes Guinéens prennent la route de l’Amérique latine dans l’espoir de rejoindre les États-Unis. Cette aventure clandestine n’est pas sans risque. Car, beaucoup sont victimes d’escroqueries et perdent d’importantes sommes d’argent versés aux passeurs. Le dernier cas en date s’est produit, il y a quelques jours à Koloma, un quartier dans la commune de Ratoma, en haute banlieue de Conakry. (Photo d’archives)
Selon les informations disponibles, Mamadou Samba Diallo, vendeur de pièces détachées pour motos, aurait détourné près de 300 000 dollars (près de trois milliards de francs guinéens) pour aller s’installer aux États-Unis. Le sieur Samba aurait créé une entreprise dénommée « Ballal États-Unis ». Dans le but de faciliter l’obtention de visas aux candidats à l’immigration pour les Etats-Unis via le Brésil. Aujourd’hui, ses victimes se comptent par centaines et le minimum de montant réclamé par victime n’est pas moins de 3500 dollars US.
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Diallo, l’une des principales victimes de cette arnaque témoigne sur son cas : « je travaille avec lui depuis octobre 2022. Au début, il m’a informé qu’il garantissait un visa et un billet d’avion jusqu’au Brésil pour 3000$. Après négociations, il a réduit les frais à 2500$. J’ai trouvé des candidats pour lui. Il m’a ensuite demandé de déposer 500$ pour chaque passeport que je lui apporterais. Il prétendait que la durée requise pour obtenir un visa de 3 mois. S’il n’était pas accordé dans ce délai, il s’engageait à rembourser l’argent ainsi que le passeport. Il m’a également dit qu’il proposait un billet pour le Nicaragua à 9 000 $. J’ai trouvé un client pour le Nicaragua. À un moment donné, il avait 15 passeports pour le Brésil qu’il conservait chez lui. Lorsqu’il a disparu, son épouse a confié les passeports à des vendeuses au marché. La brigade de recherches de la gendarmerie a réussi à récupérer 300 passeports. Il m’a finalement détourné 16 500 $. Avant de disparaître, il m’a informé qu’il avait l’intention de se rendre au Kenya où il serait plus facile d’obtenir un visa pour le Panama. Ensuite, il comptait se rendre au Brésil pour rencontrer son employeur aux États-Unis. Il est devenu injoignable pendant un certain temps et finalement, il était devenu injoignable sur son numéro de téléphone guinéen. Plus tard, il m’a recontacté avec un numéro américain, affirmant qu’il se reposait à New York. Il avait laissé un jeune homme, Ibrahima Diallo, à sa place. Ce dernier a fermé le magasin et s’apprêtait à voyager le 29 août. Cependant, il a été arrêté par des victimes et conduit à la gendarmerie de Wanindara. Mamadou Samba a envoyé 4 000 $ pour libérer le jeune homme. Un autre groupe de victimes attendait à proximité de cette gendarmerie. Lorsque le jeune homme a été libéré, ces personnes l’ont aussitôt appréhendé et ont demandé son transfert à la sûreté. C’est à ce niveau où nous en sommes. Mamadou Samba a pris la fuite avec l’argent des gens et je me retrouve dans une situation difficile. »
Tout en renchérissant Sow, une autre victime, confie : « Mamadou Samba me doit 6000$. C’est moi qui ai arrêté son jeune Ibrahima Diallo. Je l’ai emmené au poste de gendarmerie de Kipé. C’est là que le jeune homme est passé aux aveux. Samba m’a prévenu qu’il me ferait souffrir. Car, j’avais arrêté son protégé. Avant de disparaître, il a pris des dispositions pour protéger ses biens en les confiant à d’autres personnes. Nous les victimes, avons envisagé de saccager sa boutique, mais nous avons réalisé que ce n’était pas la solution… Dans ma propre famille, nous sommes quatre personnes et nous avons perdu 32000$. J’en appelle vraiment à la communauté guinéenne à New York pour qu’elle nous aide à récupérer notre argent. »
Tandis que certaines victimes sont sous le choc de cette escroquerie, d’autres candidats au départ pour le Brésil continuent de s’enregistrer auprès d’autres réseaux de passeurs.
