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Commerce : contrôle qualité, fraude, réglementation…, Bouba Barry aborde tout avec les députés

Après la présentation par les ministres de leur budget sectoriel devant les députés à l’Assemblée Nationale, s’en suit la phase  des questions-réponses. Le ministre du Commerce a, dans cette phase, abordé plusieurs questions avec les députés. Votre quotidien électronique Guinéenews© a sélectionné quelques extraits pour vous !

Affaire farine et riz pourris à Conakry…

« Cette farine a été certifiée impropre à la consommation par l’Office national de contrôle de qualité. Donc, cette farine a été vendue aux enchères par la douane et je crois qu’une partie a été prise par la société forêt forte puisqu’il semble que ce produit peut être recyclé pour être utilisé dans la fabrication des colles et des contreplaqués. Le reste de la cargaison a été envoyé  dans la zone de Dabompa et c’est là que les services de sécurité de Tiegboro ont saisi ce produit en estimant qu’il y avait de transvasement qui se faisait en modifiant les dates de péremption.  Donc, je tiens à préciser que le ministère du Commerce a pour rôle de réglementer l’environnement commercial mais aussi de lutter contre la fraude commerciale. Et pour cela, il s’appuie sur des organes spécifiques tels que les services spéciaux que nous réquisitionnons de temps à autre pour mener des enquêtes ou pour procéder à l’opération de destruction des produits périmés et impropres à la consommation.

Nous avons eu le même cas avec le riz qui avait été certifié impropre à la consommation. L’Office national de contrôle de qualité avait suggéré à ce que le riz soit recyclé pour l’alimentation du bétail. Mais connaissant les pratiques et connaissant ce que nous sommes, j’ai décidé en tant que ministre que ce riz ne puisse pas être recyclé mais plutôt qu’il soit détruit et incinéré. C’est dans ce processus que l’opérateur en question a contesté les résultats de l’Office national de contrôle de qualité et nous avons demandé un arbitrage de Veritas qui, après ses opérations, a certifié le riz propre à la consommation. Nous étions dans un dilemme. Mais le problème de l’infraction était lié qu’au fait que la date de péremption du riz était prévu pour décembre 2018 et l’opérateur dans ses magasins a décidé de changer ses emballages au port pour mettre une date de péremption pour 2019. »

Service de contrôle de qualité des produits de consommation

« Le problème de qualité se pose parce que le service est défaillant. Il faut le reconnaitre. Nous avons une unité de vieille, un personnel vieillissant. Aujourd’hui, nous avons  bénéficié du financement de  CIR pour acquérir des équipements de dernière génération. Nous avons besoin de recruter du personnel  qui ont ces profils de chimie, de biologie puisqu’il y a parallèlement un programme de formation afin qu’ils bénéficient de ce matériel. Nous  sommes dans un programme de numérisation des documents  officiels. Parce que les éléments clés qui favorisent la fraude, c’est parce qu’on peut disposer d’un faux certificat de contrôle de qualité, d’un faux certificat d’origine et d’une fausse déclaration. (…) Il y en  a qui font des importations sans passer par la déclaration. Et si nous harmonisons les procédures avec la douane, il restera bien entendu que personne ne pourra dédouaner un produit commercial de quelque nature que ce soit, s’il n’est pas assujetti à la présentation et du certificat d’origine et de certificat de qualité et de certificat des structures d’importation. Et  la même procédure est valable pour les exportations. »

Respect de la réglementation

« Le problème majeur que nous avons dans le secteur du commerce en Guinée, c’est le non-respect strict de la  réglementation. On a parlé de prix, il y a un comité consultatif qui a été mise en place mais qui ne s’est pas réuni depuis plus de 6 ans. Et en fouillant dans les archives, j’ai pu retrouver la loi L040 CTRN 1994 qui codifie tout le dispositif lié à l’activité commerciale. On parle de marquage, d’étiquetage, d’affichage de prix, on parle même dans cette loi des dispositions liées à tous les paramètres devant rentrer en compte dans la détermination du prix de revient des produits. Il suffit simplement de vulgariser la loi et l’appliquer. Il est vrai que le contexte a changé puisque la loi a été vulgarisée en 1994 mais on peut toujours l’a réadaptée au contexte régional et international. »

Situation des chambres de commerce

« C’est une préoccupation majeure que nous avons. Il y a des chambres préfectorales et régionales qui ont été mises en place. Mais j’avoue qu’aujourd’hui, après 6 mois d’installation, elles ne sont toujours pas fonctionnelles. Et le problème est que, tout le monde veut être à la tête des chambres de commerce. Mais comme j’ai discuté avec des opérateurs économiques, il faudrait bien qu’on fixe les critères pour savoir qui peut être à la tête d’une chambre de commerce et revoir l’architecture de la chambre de commerce. »

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