Le Premier ministre Amadou Oury Bah présente ce lundi 27 mai à 13h la politique générale de son gouvernement devant les conseillers nationaux de la transition au palais du peuple de Conakry.
Peu avant cette déclaration, le président du Conseil National de la Transition (CNT), Dr Dansa Kourouma, a formulé quelques recommandations au Premier ministre.
À l’entame de son discours inaugural, Dr Dansa Kourouma a rappelé leur mission commune fondamentale : mettre la démocratie au service de la paix et du développement durable, et construire une société prospère à laquelle rêve et aspire le peuple de Guinée.
« Dans cette perspective, la collaboration harmonieuse qui doit prévaloir entre un gouvernement et l’institution parlementaire demeure le gage essentiel pour l’exercice efficace et le succès de nos missions respectives. Notre organe législatif, par ma voix, vous encourage à persévérer dans la volonté de sacraliser cette harmonie, pour le plus grand bénéfice du travail commun de construction nationale, que la Charte de la Transition nous a confié », a-t-il déclaré.
Dans la même logique, Dr Dansa Kourouma a souligné que la sécurité est le premier des droits fondamentaux de l’homme et du citoyen. « Si l’impératif sécuritaire n’est pas satisfait, c’est la loi du plus fort qui s’installe et, conséquemment, toute idée de société se dissipe », a-t-il précisé.
« Garantir la sécurité de nos citoyens dans le nouveau contexte créé par la prolifération des incendies, par la récurrence d’accidents meurtriers sur nos routes et par les actes de banditisme se soldant très souvent par des assassinats, ne doit pas être un espoir évanescent, c’est une obligation fondamentale, disons un impératif catégorique », a-t-il insisté.
Il a ensuite enchaîné : « Cet impératif rend urgent le renforcement des capacités d’intervention rapide de nos forces de défense et de sécurité, à travers leur formation et leur équipement appropriés. Des forces de défense et de sécurité bien formées et équipées agissent sous serment et obéissent aux lois de la République. La justice, comme idéal et institution, est le pilier central de notre devise et la boussole de la Transition. »
Plus loin, Dr Dansa Kourouma a affirmé que la justice doit rester indépendante et crédible par l’équité de ses décisions et son accessibilité permanente. « Les réformes la concernant doivent être profondes et étendues aux ressources humaines, aux infrastructures judiciaires et pénitentiaires, et aux équipements de toutes natures. La lutte contre la corruption doit être intensifiée et menée avec efficacité et abnégation pour restaurer la confiance du peuple dans notre système judiciaire. Rehausser la justice à sa juste place est la clé de voûte pour asseoir une confiance réciproque entre les citoyens et l’État », a-t-il expliqué.
Selon Dr Dansa Kourouma, les départs massifs à la retraite constatés doivent servir de levier à la grande réforme de l’État et ne pas paralyser certains secteurs. « La modernisation et la transparence de notre administration publique sont cruciales pour une gouvernance efficace, débarrassée de la bureaucratie excessive et respectueuse de l’impartialité des procédures de recrutement et de promotion fondées sur la primauté du mérite et de la compétence », a-t-il souligné.
Dr Dansa Kourouma a réitéré que la mise en œuvre du plus grand projet minier au monde, le Simandou, est une source d’espoir pour les populations, tout comme les innombrables projets d’infrastructures qui prolifèrent dans notre pays. « Votre attention doit être constamment portée sur ceux qui sont au ralenti et davantage sur ceux qui sont à l’arrêt. Le CNT, par ma voix, vous interpelle à leur sujet », a-t-il déclaré.
Parlant du retour à l’ordre constitutionnel, Dr Dansa Kourouma a affirmé qu’il s’agit également du retour à l’ordre démocratique, puisque la Charte faisant office de Constitution encadre juridiquement la Transition. « Si des avancées sont enregistrées en matière de santé et d’éducation, il y a lieu de procéder à des réformes plus profondes pour optimiser ces avancées, en termes de prévention des épidémies et pandémies, de prise en charge de maladies chroniques, d’assurance maladie universelle et de formation des médecins et agents de santé publique », a-t-il expliqué.
Pour conclure, il a attiré l’attention du Premier ministre sur la priorité à accorder aux activités du secteur de la pêche, qui ne bénéficient pas de l’attention qu’elles méritent dans les plans de développement. « Il s’agit de la pêche dont la part contributive dans le PIB est faible ainsi que la problématique de l’approvisionnement du marché intérieur à certains moments de l’année. Redonnons-nous les moyens de réformer ce secteur afin de le hisser à un niveau de performance souhaitable. De plus, soutenir la pêche, l’élevage et l’agriculture est crucial pour assurer la sécurité alimentaire et créer des emplois durables dans notre pays », a-t-il plaidé.